Histoire locale. Distré. De l’Antiquité à nos jours

La commune de Distré, en périphérie de sa grande soeur Saumur, bien que discrète n'a pourtant rien à lui envier du point de vue historique. Cette commune n'a cessé d'évoluer avec le temps et puise d'ailleurs ses racines dans la période néolithique.
L'église de Distré et son clocher-tors.

Quelques vestiges du néolithique témoignent du peuplement ancien de Distré : le dolmen de la Vacherie, le plus accessible et le mieux préservé, le dolmen du bois la Chesnaie, situé sur une propriété privée, et l’ensemble mégalithique de la « La Butte à Matto », qui a complètement disparu de nos jours. Des haches en pierre polie et des silex taillés ont également été trouvés sur la commune. Dans l’Antiquité, Distré se situe au carrefour d’axes de circulations importants, notamment à Munet où passe la voie gallo-romaine reliant Poitiers à Angers. Ainsi, le pont du Perray enjambe le Douet à l’emplacement d’un antique passage à gué. Le nom du village, d’origine gallo-romaine, est formé sur le nom d’homme latin Dexterius associé au suffixe –acus indiquant la propriété. Le site archéologique des Murailles, fouillés lors des travaux de construction de la rocade sud de Saumur, a révélé l’existence d’une bourgade habitée du Vème au XIème siècle. Les fouilles ont mis au jour quantité d’objets témoignant d’une activité agricole et artisanale très développée.

Un bourg qui se déplace au Moyen-Âge

Au cours du XIème siècle, les habitants ont probablement délaissé le bourg primitif pour se regrouper autour de l’église et du prieuré fondés par les moines de l’abbaye Saint-Florent de Saumur. A cette époque, l’abbaye saumuroise possède de nombreux biens sur le territoire de Distré : terres cultivables, vignes, moulins… Le « Chemin de Bien », dont il existe encore une section, reliait directement le prieuré à son abbaye-mère par le coteau de Terrefort. Les bâtiments de l’ancien prieuré, remaniés aux XVIème et XVIIème siècles, abritent à présent la mairie de Distré. L’église du village est dédiée à Saint-Julien de Brioude. Elle conserve un portail du XIème siècle orné d’un appareillage complexe (pierres en losange, en triangle). Son clocher carré du XVème siècle est surmonté d’une flèche vrillée (clocher-tors) du XVIIIème siècle. Dans le chœur, trois stalles sculptées du XVème siècle rappellent la présence des moines.

Des moulins poussent comme des champignons

La rivière le Douet, alimentée par de multiples ruisseaux, a favorisé la formation de zones marécageuses et de petits étangs. Elle a aussi permit la construction de nombreux moulins à eau, notamment sous l’impulsion des moines de Saint-Florent. A la fin du XVIIIème siècle, une famille d’industriels saumurois transforme l’un de ces moulins céréaliers en moulin à cuivre afin de battre des plaques métalliques. Au lieu-dit La Vacherie, le moulin à eau était couplé à un moulin à vent. Ce moulin-tour existe toujours mais a perdu ses ailes.

Un site, et une cible, stratégique pendant la Seconde Guerre Mondiale

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le poste d’interconnexion électrique de Distré représente une cible stratégique pour les Alliés. Plusieurs avions alliés vont tomber sous le feu de la DCA allemande lors des opérations de bombardements du site. Une stèle à la mémoire de 11 aviateurs anglais, canadiens et néo-zélandais morts en février 1943 s’élève à l’entré sud du bourg de Distré, à proximité du giratoire de Champmeaux. Pour l’anecdote, le poste électrique dit « de Distré » se situe en réalité sur la commune du Coudray-Macouard.

Distré, c’est aussi d’autres communes

Durant tout le Moyen-âge, Pocé est au centre d’un fief important. La silhouette de l’ancien château seigneurial, visible de loin, rappelle encore sa vocation de forteresse. Le châtelet d’entrée du XVème siècle, très bien conservé, se compose de deux tours rondes reliées par un corps de bâtiment central. L’ensemble est couronné de hauts créneaux et mâchicoulis.
Le hameau de Munet s’étage sur un coteau calcaire percé de nombreux habitats troglodytiques. Le village compte aussi quelques belles demeures, comme le logis de Lavau-Munet.
Chétigné est le dernier village à avoir été rattaché à Distré en 1818. Jusqu’à la Révolution, la paroisse de Chétigné englobait aussi les hameaux de Riou et de Marson qui dépendent maintenant de la commune de Rou-Marson. L’ancienne église paroissiale, vendue comme bien national, a longtemps servi de grange. Le château de Presle (XVIème-XIXème s.) et son moulin à eau ont été transformés en hôtel-restaurant de charme.

Source : https://www.ot-saumur.fr/DISTRE_a16540.html

Commentaires 3

  1. Anne-Charlotte Maudet says:

    merci pour ces articles très instructifs

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  2. Schaller Robert & Jocelyne says:

    Merci, merci
    Super génial ces infos. Je suis toujours très intéressée par ces découvertes. Il semble qu’il y avait des moines? Et un tunnel qui relie le château de Saumur? Encore et tjs à votre ecoute

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  3. Eric GUERIN says:

    c’est toujours un plaisir de connaitre l’histoire de cette région saumuroise.

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