Maine-et-Loire. Chasse : Il faut plus de sécurité, moins d’alcool et une interdiction le dimanche pour la LPO

Alors que la fédération départementale de chasse procède actuellement au renouvellement de son Schéma départemental de gestion Cynégétique (SDGC) qu’elle a mise en consultation publique, la Ligue de Protection des Oiseaux de Maine-et-Loire fait entendre ses demandes.

Le Schéma départemental de gestion Cynégétique (SDGC) actuellement en vigueur a été validé par le préfet de Maine-et-Loire le 4 juin 2016, pour une durée de 6 ans. Ce projet, rédigé et proposé par la Fédération départementale de chasse, était en consultation publique jusqu’au 7 janvier 2023. Le préfet recueille ainsi l’avis du public avant de prendre l’arrêté qui officialisera ce schéma. Le SDGC est un document établi pour une période de six ans renouvelables, qui vise à encadrer toutes les activités cynégétiques dans le département. Ceci englobe aussi bien la gestion des espèces et des milieux que la sécurité à la chasse ou encore la communication des organisations de chasseurs vers le public. Le deuxième schéma départemental de gestion cynégétique (SDGC) de Maine-et-Loire est arrivé à échéance le 30 décembre 2022. Au-delà des éléments réglementaires devant figurer dans ce schéma, la fédération de chasse juge « important que les grands enjeux actuels soient particulièrement développés du fait de leur sensibilité. » A ce stade, les principaux enjeux de notre département selon la fédération portent sur : « La gestion du grand gibier avec pour objectif le maintien de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. Cette partie, au-delà de l’évolution des espèces, doit aussi s’examiner au regard des enjeux agricoles et forestiers et département ; L’encadrement des pratique d’agrainage de dissuasion ; la mise en place des mesures de gestion du petit gibier : les actions de préservation des milieux naturels ; la mise en place de mesures relatives à la sécurité des chasseurs et des non-chasseurs. »

Un avis défavorable pour la LPO Anjou

De son côté, l’association de protection de la nature, La LPO Anjou formule pour sa part un avis défavorable à cette version du SDGC, en demandant « au minimum les révisions suivantes de ce projet » :
– Préservation des espèces : « Il faut demander le retrait de la Tourterelle des bois de la liste des espèces chassables, dont elle ne fait plus partie au plan réglementaire car considérée comme vulnérable. Il faut également demander le retrait de toutes les espèces chassables ayant un statut supérieur à préoccupation mineure comme l’Alouette, la Bécassine, le Vanneau huppé, la Perdrix grise, la Belette, le Lapin de garenne, le Putois, la Martre… Demandez l’arrêt de la vénerie sous terre, pratique cruelle. En outre, le code de l’environnement interdit de détruire les portées de blaireaux ; or dans nos régions les petits blaireaux cherchent leur nourriture de façon indépendante seulement après juillet, le déterrage après la mi-mai n’est donc pas conforme à la législation. »
Préservation des espaces : « Dans les zones naturelles ou préservées (Natura 2000, ENS, ZNIEFF, etc.) il faut au minimum ne pas nourrir et élever les sangliers à moins de 500 m à la ronde, et y stopper la chasse des oiseaux. »
Élevage du sanglier : « Le nourrissage doit être réellement interdit. Il a pour conséquence des surpopulations qui détruisent les oiseaux nichant au sol. L’agrainage de « fixation » n’est pas autorisé par le code de l’environnement. Le nourrissage des oiseaux d’eau ainsi que leur tir sur les lieux de nourrissage doivent être prohibés. Nourrir des oiseaux d’eau pour pouvoir mieux les tirer est parfois détourné pour nourrir les sangliers. En outre, ces pratiques aggravent la pollution des eaux. »
La sécurité du public : « Elle est très peu prise en compte dans le projet, qui se limite à rappeler la réglementation et les règles de bon sens. Promeneurs en quête de nature, photographes animaliers, sportifs, cyclistes… sont totalement oubliés. Il faut notamment prévoir des mesures dans les secteurs à forte présence du public (secteurs touristiques…) et leurs alentours. Le tir en direction des sentiers de randonnée et des chemins forestiers doit être ajouté aux interdictions actuelles. Une interdiction de consommation d’alcool plusieurs heures avant et pendant la chasse doit figurer parmi les obligations. Enfin, pour garantir un peu de quiétude à la faune sauvage et aux autres usagers de la nature, et en réponse au souhait de la très grande majorité des Français (81 % selon un sondage IPSOS/OneVoice 2022), la LPO demande à l’échelle nationale l’instauration de 2 jours sans chasse dont le dimanche. En attendant, et en conformité avec la latitude dont dispose chaque préfet de département, la LPO Anjou souhaite que le SDGC de Maine-et-Loire intègre l’interdiction de la chasse le dimanche. »

Infos pratiques : Lien internet vers le site de la Préfecture pour télécharger le SDGC : https://www.maine-et-loire.gouv.fr/chasse-r2105.html

Commentaires 2

  1. citoyen says:

    Parfait, merci la LPO pour ces recommandations placées sous le signe du respect mutuel et de l’intelligence dans la gestion de la nature
    pas d’agrainage, pas d’alcool, des jours de non chasse pour limiter le stress des animaux
    tout est parfait

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  2. Julie says:

    Merci la LPO et le kiosque pour cet article. J’habite à Fontevraud l’Abbaye, village entouré de forêts, de champs. Le samedi, ce sont les « chasses en cours », le dimanche ce sont les chasseurs individuels dans les labours, le dimanche, de trouille des armes à feu, on ne s’aventure plus sur les chemins battus ni en forêt avec les enfants. Vivement lundi, je pourrai aller sereinement écouter les oiseaux, regarder les traces d’animaux et cueillir des champignons.

    Répondre moderated

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