Gennes. Environnement : Une boire reconnectée à la Loire pour le plus grand plaisir des brochets

Afin de reconnecter la Loire à la boire de Gennes, l'agglomération vient de finaliser des travaux de restauration de celle-ci. Ils permettent de protéger tout un écosystème en offrant aux plantes et aux brochets un écosystème adéquat pour se reproduire et ainsi participer à l'équilibre de toute la biodiversité.
Sophie Tubiana, Présidente du PNR et Rémy Vercruysse, technicien rivière à l’agglomération.

Depuis plusieurs années la communauté d’agglomération s’est engagée dans un plan de sauvegarde des cours d’eau. Elle est notamment signataire du contrat Loire et ses annexes (CLA) 2021/2026. Celui-ci vise à corriger les effets des aménagements entrepris pour favoriser la navigation sur la Loire. Des travaux de suppression d’épis et de constitution d’un seuil sont notamment réalisés par Voies Naviguables de France, avec pour objectif de faire remonter la ligne d’eau du fleuve. De son côté, l’agglomération Saumur Val de Loire a entrepris depuis quelques temps déjà des travaux de reconnexion des boires déconnectés, du fait de l’enfoncement du lit de la Loire ou du dépôt de matière. Les boires sont de petits cours d’eau adjacents à la Loire qui sont particulièrement importants pour l’écosystème local. « Il permettent à des espèces parapluie, une espèce qui permet par sa protection de maintenir l’équilibre d’un écosystème tout entier, de continuer à se reproduire. Sur la Loire, il s’agit principalement du brochet qui vient frayer dans ses boires et dans les espaces aquatiques moins profonds et plus calmes que le lit de la Loire », explique Sophie Tubiana, présidente du Parc Naturel Loire Anjou Touraine et conseillère communautaire déléguée à la valorisation de la biodiversité (Natura 2000, Territoire Engagé pour la Nature, boires, bras secondaires, prairies inondables, zones humides).

La boire de Gennes

Une des dernières réalisations en date, la boire de Gennes, commune déléguée de Gennes-Val de Loire. Celle-ci mesure 350m et correspond à l’aval d’un ancien bras de la Loire. Sa mise en eau par l’aval et sa submersion régulière permettent des conditions propices à la reproduction du brochet. Depuis l’opération de cette boire en 2011 par la fédération de pêche, des arbres sont tombés dans le lit et des sédiments se sont déposés à l’aval, entrainant ainsi la diminution des durées et des fréquences de connexion la Loire et la boire. « Nous avons pu constater sur une période de 11 ans, un dépôt qui a fait remonter le niveau d’environ 50cm, ce qui est considérable et participe à la déconnexion de ce petit bras », souligne Rémy Vercruysse, technicien rivière à l’agglomération.

Les travaux

L’agglomération a procédé à l’automne 2022 à la restauration de la boire de Gennes. Les travaux ont consisté à enlever les arbres présents dans le lit de la boire, à abattre « les espèces envahissantes comme l’érable negundo ou inadaptés comme le peuplier cultivar », souligne le technicien. Mais aussi à abaisser la hauteur de connexion par le terrassement d’un chenal de 135m de long. « Le gain espéré est de 30 jours de connexion supplémentaires par an en moyenne entre le fleuve et la boire, en particulier aux périodes critique pour la reproduction du brochet, à savoir de mi-février à mi-mai. Toutefois, cela dépend aussi beaucoup des années et de la sécheresse, alors il ne s’agit bien que d’une moyenne. On espère cependant passer d’une réussite de connexion de 4 années sur 11 jusqu’à maintenant à 8 années sur 11 », poursuit Rémy Vercruysse. Les travaux devraient ainsi permettre de passer pour les débits minimum de 122 jours à 143 jours de connexion et pour les débits maximum de 276 jours à 324 jours. La restauration de la boire de Gennes représente un coût de 14 661 € financés à 50% par l’Agence de l’eau Loire Bretagne, 30% par la Région pays de la Loire et par l’agglomération.

Plusieurs boires restaurées

A noter que l’agglomération a réalisé le même type de travaux sur 3 autres boires en 2021, pour un montant de 51 000 €. Il s’agit de la boire de Chapeau (Saumur/Villebernier), celle de Dampierre et celle de Benâcle-Parnay (Souzay-Champigny/Parnay). « Nous avons réalisé des aménagements sur toutes les boires qui ont pu être identifiées pour le moment. Nous allons continuer à travailler sur le sujet, afin de voir si d’autres sont encore à réaliser, notamment sur des terrains privés. L’enjeu maintenant est de continuer à entretenir ces boires et à la surveillance de celles-ci », conclut Sophie Tubiana.

Commentaires 4

  1. David says:

    Il y a une boire non entretenue entre le Thouet et la Loire, dans la peupleraie près de la base nautique.
    C’est très bien de restaurer ces boires, mais, Mme Tubiana, ferez vous quelque chose pour que la mairie de Saumur cesse de faucher l’herbe au bord des chemins ? Les insectes disparaissent, mais ici on ruine leur habitat 3 fois par an pour que les touristes puissent faire du camping sauvage sur un green de golf avec vue sur la Loire…

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  2. Criquet says:

    Vous vous glorifiez de travaux qui ne sont que normaux, car il en reste tellement à faire après le mal fait sur toutes les rivières annexes. Car les boires restaurées ne favorisent que les habitants du long de la Loire. Je pensais que les subventions reçues par l’agglo étaient pour le sud-Saumurois et pas uniquement pour les habitants du bord de Loire.

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  3. belette says:

    on a vue les travaux dans le thouet une catastrophe l été les poissons on le ventre a l air la cause . manque d eau les barrages fait par nos ancien on disparue la faute a 3 ou 4 personnes

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  4. Criquet says:

    En cette fin d’année, ou non seulement Saumur mais aussi toutes les communes alentours devraient être fière de ce que l’agglo fait pour chaque commune, la constatation est parfois amère….
    Les paroles et les actes ne vont toujours pas ensemble.

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