Ce lundi 19 décembre 2022 ont été officiellement inaugurés deux logements sociaux situés rue du Bleu de Noë dans les bas de Distré. Ces deux logements T4 ont été livrés au premier trimestre 2022 et sont actuellement occupés. Ils ont été réalisés en conception réalisation par le cabinet d’architecte Lionel Vié et associés d’Angers et par l’entreprise de conception de bâtiment en ossature bois Rousseau du Plessis-Macé. Le coût de l’opération s’élève à 338 118 euros soit 169 059 euros le logement.
Des habitats peu consommateurs
Dans le cadre de son développement sur l’agglomération Saumuroise, Saumur Habitat a souhaité proposer un modèle de logement économe en énergie et exemplaire du point de vue environnemental : un bâtiment à énergie positive avec un bilan carbone réduit permettant d’atteindre le label E3C1 par l’utilisation de matériaux bio-sourcés. Cette opération en ossature bois, est la première opération de bâtiment à énergie positive réalisée par Saumur Habitat. L’enveloppe et les cloisons de ces logements ont été construites en atelier et assemblées ensuite sur place. L’orientation des habitations a été pensée de manière à consommer le moins possible. Les salons et cuisines bénéficient de larges ouvertures donnant sur les espaces extérieurs et participent à minimiser les charges d’éclairage. Pour répondre aux enjeux environnementaux, ces habitations ont également été équipées de :
– L’installation de chauffage et eau chaude sanitaire par pompe à chaleur double service électrique et radiateurs eau chaude.
– Une isolation des murs performante par une épaisseur de 28cm de laine de bois.
– Une isolation du toit performante par une épaisseur de 40cm de fibre de coton.
– Un panneau solaire photovoltaïque de 330W en autoconsommation d’électricité.
Tout cela permettant de réduire ainsi in fine le coût des charges pour les locataires.
Des logements économes… pour les locataires
« Nous avons ici des logements à faible consommation, mais au même prix que les autres logements sociaux du parc », souligne le président de Saumur Habitat, Jackie Goulet. Ce qui n’est pas forcément sans poser problème comme il l’explique : « C’est très intéressant pour les locataires, mais les exigences qualitatives des normes RE 2020 aujourd’hui obligatoires pour toute construction neuve engendrent des coûts plus élevés de 15 à 20%, sans compter la hausse du coût des matériaux. Comme il n’est pas question de reporter cela sur le prix des loyers étant donné que le public visé n’a pas de gros moyens, le reste à charge est pour l’office HLM. Ce qui représentait auparavant un effort de 45 000 euros avec la RT 2012 pour l’office, s’élève à 65 000 avec la RE 2020. Pour l’instant nous avons un peu de fonds propres et nous pouvons continuer ainsi, mais il va y avoir une vraie réflexion à engager et un travail à mener avec nos différents partenaires : Etat, Action logement et la banques des territoires. » En ce sens, Jackie Goulet a récemment écrit au Ministre de l’écologie de l’énergie et des territoires, Olivier Klein, pour « lui remonter notre expérience et lui soumettre quelques pistes de réflexions qui seront entendues ou non. » Une solution évoquée et actuellement mise en place par le constructeur Rousseau : « L’industrialisation des constructions. Nous passons des commandes sur des territoires pour des maisons qui seront toutes les mêmes. On peut ainsi gagner en tarif en passant de plus grosses commandes sur les matériaux et équipements qui seront les mêmes et en standardisant les réalisations (cloisons, menuiseries…) », explique Régis Rousseau, le gérant de l’entreprise.
Renforcer la mixité
Pour le maire de Distré, Eric Touron, les enjeux de la construction de tels logements sociaux sont importants. D’abord parce qu’ils permettent « la mixité des populations au sein de la commune, sans que les logements soient tous regroupés en un même endroit et qu’il n’y ait de différence d’habitat. » Il s’agit pour la commune d’un enjeu de taille d’autant que celle-ci « accuse un très fort retard en matière de logement social. » Le maire explique : « Si l’on ne construit pas de logement social, la mixité se perd et c’est le village qui perd son âme. On se retrouve avec une population plus aisée qui va généralement envoyer ses enfants dans les écoles privées de Saumur et on peut dire au revoir à notre groupe scolaire. » La commune ambitionne donc de construire 58 logements sociaux dans le lotissement de « Sous la bosse », soit un tiers des logements environ de ce quartier.
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