Juste après plusieurs jours d’audition des 12 prévenus au tribunal de Saumur, la parole a été donnée aux avocats de la défense. À noter que si 3 avocates étaient présentes pour défendre certaines parties civiles, d’autres s’étaient constituées sans pour autant être présentes ou représentées à la barre, comme l’a rappelé le président du tribunal. Ainsi, plusieurs montants avaient été demandés par des particuliers victimes allant de 20 € de préjudice matériel à 2 000 € de préjudice moral et matériel. L’URSSAF s’est également constituée partie civile pour demander à titre solidaire à l’ensemble des 12 prévenus pour les faits de travail dissimulé, la somme de 516 569 €. De leur côté les avocates de la défense, pour celles qui plaidaient notamment pour les vols commis au domicile des victimes, elles ont tenu à faire remarquer le fait qu’il s’agissait toujours « de personnes très âgées » et que les accusés jouaient toujours « sur les sentiments afin de désarçonner les victimes en les embrassant, les appelants papis et mamies… ». Elles relatent également l’impact que cet événement a pu avoir sur leurs clients : « Mon client n’a pas eu la force de venir aujourd’hui, car il se trouve fortement ébranlé, fragilisé, emprisonné de manière psychique. »
« La voix des commis »
De son côté, Me Meriem Baba s’est faite « la voix des commis, de ceux qui ont peur. De ceux qui se sont tus, qui n’ont pas osé, qui ont subi des menaces et des pressions. Qui ont subi simplement. » Elle représentait deux personnes « exploitées » dans le cadre du dossier de traite des êtres humains et a tenu à préciser : « Cette robe m’autorise à poser des questions, à dénoncer. Elle me protège dans et en dehors de ce tribunal, quand je reçois des menaces de me faire « régler mon compte », par des prévenus dans la salle. Mais je n’ai pas peur. Je veux aussi souligner le courage en dépit des menaces de mon client qui est venu parler devant le ministère public. » (relire notre article d’hier) .L’avocate a souligné qu’un commis c’est « quelqu’un qui perd son autonomie, sa liberté et sa dignité. Celui qui se fait exploiter ». Et ce « Même si eux se font passer pour les sauveurs qui sont venus en aide à ces personnes qui vivent à la rue. » Elle tient également a rappelé les conditions de travail, de mendicité, de logements, ainsi que les combats entre commis pour rappeler « l’indignité » dans laquelle ils ont vécus durant des périodes plus ou moins longues selon les cas.
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