La Miviludes a publié, en novembre 2022, son rapport d’activité 2021. Ce rapport met en lumière l’amplification et les mutations actuelles du phénomène sectaire et la nécessité de le combattre. La Miviludes constate depuis 2020 un accroissement de l’offre sectaire. La crise due à la pandémie de Covid-19 a instauré un climat anxiogène qui a contribué à déstabiliser les personnes vulnérables. Des manipulateurs en ont profité pour propager leur doctrine sur les réseaux sociaux. Mais aussi l’émergence d’un phénomène sectaire atomisé, diffus. Les groupes sont mouvants, les membres y adhèrent ou se désolidarisent facilement en créant d’autres groupes. Ces individus s’opposent à l’ordre établi et diffusent des théories pouvant présenter des risques pour la population. En 2021, la Miviludes a reçu 4 020 saisines, soit 33,6% de plus qu’en 2020 (86,1% de plus qu’en 2015) et traité 3 118 saisines, surtout des signalements (56%), des demandes d’avis (16%) et des échanges institutionnels (7%). Parmi les dossiers traités, beaucoup portent sur des mouvements identifiés (99 saisines sur les Témoins de Jéhovah, 33 sur l’Église de scientologie, 31 sur l’anthroposophie, une doctrine spirituelle et philosophique promouvant l’accès à un état supérieur de conscience). Et 293 saisines ont trait à la mouvance chrétienne ; 744 concernent la santé, dont 70% les pratiques de soins non conventionnelles (naturopathie, reiki…) ; 173 le développement personnel, dont 54% le coaching ; 148 le complotisme et le mouvement antivax ; 86 la vente multi-niveau ; 59 le chamanisme et 22 la médiumnité.
Une progression préoccupante
La Mission s’inquiète de voir se développer en France un certain nombre de mouvements comme : la Scientologie et les Témoins de Jéhovah ; l’anthroposophie, notamment ses applications en médecine et en pédagogie ; la Famille, une communauté religieuse d’inspiration chrétienne constituée de huit familles parisiennes. Ses membres sont obligés de se marier au sein de la communauté ; les Frères de Plymouth, un mouvement d’origine protestante régi par un code de conduite très strict ; les éco-villages, lieux de vie communautaires et autarciques où s’observeraient des violences psychologiques, voire physiques ; les pseudo-guérisseurs qui exercent une emprise mentale sur des personnes fragiles, l’essor de ces dérives sectaires devenant « un enjeu de santé publique » ; le coaching ; la vente multi-niveau, qui promet un enrichissement rapide et touche surtout les 16-25 ans ; les dévoiements de la méditation de pleine conscience ; la théorie du féminin sacré (dont l’objectif semble être purement financier), le masculinisme et l’antiféminisme ; le néo-chamanisme. La Miviludes coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics contre les dérives sectaires. Pour mieux les combattre, elle dispose de moyens accrus et, depuis mai 2021, d’un conseil d’orientation. Elle poursuit aussi ses actions de sensibilisation et sa coopération avec ses partenaires nationaux (ministères, élus, institutions religieuses, associations) et internationaux.
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