Nous sommes dans l’Anjou Blanc, caractérisé par son sol datant du crétacé supérieur et du jurassique. Parmi les sédiments déposés par les mers du crétacé, ceux turoniens, épais d’une cinquantaine de mètres, sont essentiellement constitués d’une craie tendre, le « tuffeau », formant de blanches falaises qui dominent la rive Sud de la Loire, entre Montsoreau et Saint- Jean des Mauvrets. La présence des falaises a favorisé l’apparition de nombreuses constructions troglodytiques dans cette région, lui donnant ainsi son charme si particulier. Sur les 3252 hectares de la commune dont 1500 environ sont boisés, le promeneur aura la possibilité de découvrir une multitude de vestiges historiques ou de paysages différents. GENNES : L’origine de ce nom est sans doute le mot gaulois « gena » qui désigne une « embouchure ». Cela signifierait qu’il désigne chez nous l’endroit où le ruisseau d’Avort débouche sur la Loire. Puis le terme a été romanisé en « gegina ». Au VI° siècle, on trouve la désignation « Geinensis vicus in territorio Andegavis urbis » village de Gena dans le territoire de la ville des Andegaves (Angers). Au IX°, c’est simplement Gena puis Genes vers le XII°. D’autres villes portent le même nom : Gennes (25), Gennes sur Glaize(53), Gennes sur Seiche(35), Gennes Ivergny(62) etc… On peut aussi y rapprocher Gênes en Italie et Genève en Suisse dont les noms ont la même origine.
Le Patrimoine
Le patrimoine historique de Gennes englobe dans sa diversité, toute l’histoire de l’humanité. Tout d’abord, les hommes érigèrent de nombreux mégalithes, encore présents sur la commune (2 menhirs et 4 dolmens, dont le grand dolmen de la Madeleine). Puis, sous l’occupation romaine, ce furent des temples (dont le Nymphée, temple dédié aux Nymphes, les déesses des eaux et forêts), des villas, des thermes et un amphithéâtre (considéré comme un des plus grands de l’Ouest) qui furent bâtis, classant le patrimoine gallo-romain de Gennes parmi les plus importants de l’hexagone. Au XIIème siècle, les deux églises de la commune, Saint Eusèbe et Saint Vétérin, illustrant à elles deux l’histoire de l’architecture ecclésiastique, prirent une importance considérable dans le développement de la ville. Autour de Saint Vétérin, de nombreuses constructions du XIVème (comme la ferme fortifiée de la Harielle), du XVème (le manoir de Mardron) ou du XVIème siècle (les maisons de l’impasse des tanneurs et son lavoir) donnent au coteau un cachet particulier, propice aux rêves et aux souvenirs.
Milly et son Château
Le château qu’on admire aujourd’hui, est le quatrième bâti sur ce même site. Du premier (Xème siècle) il ne reste presque rien, du deuxième, construit vers 1400, subsistent que les ruines de trois tours et des remparts. Du troisième construit vers 1560, ne demeure qu’une partie de l‘édifce et surtout des écuries remaniées en 1630, pouvant loger 100 chevaux ! A cette époque, il était la propriété d’Urbain de Maillé, marquis de Brézé (1597/1650), maréchal et pair de France. Sur l’acte de baptême du fils d’Urbain de Maillé-Brézé conservé en mairie, figure la signature du cardinal de Richelieu, parrain de l’enfant. Quant à sa fille, Claire Clémence, elle devint l’épouse du Grand Condé.En 1661 le château accueillit la visite du Roi Soleil. Le quatrième et actuel château a notamment ajouté une chapelle à l’édifce à la fn des années 1830.
LA Genevraie (ou Genevraye)
Ce toponyme nous fait penser à la « vraie Gennes » signifiant par-là que c’est à cet endroit qu’aurait été fondé notre village. Il est plus raisonnable de penser que « Genevraie » vient du mot genévrier désignant un arbrisseau assez commun dans nos forêts et dont les baies sont utilisées comme condiments. Le château actuel date de la fin du XIX° siècle (1882). Lors de la construction, les restes des salles du précédent manoir furent rasés. Déjà, après la révolution, les fossés entourant le manoir avaient été comblés, la chapelle désaffectée et détruite.
La « Gennevraye », de la paroisse de St Vétérin (*), dépendait sans doute de l’abbaye St Nicolas d’Angers. Au temps féodal, on remarque que trois chapelles ont été répertoriées à cet endroit dont l’une porte le nom de l’abbaye :
– celle de St Josse (du saint breton Jodoce), la plus ancienne et qui figure sur la carte de Cassini,
– celle de St Nicolas attenante au logis fortifié desservie par le chapelain de la Gennevraye,
– celle de St Jean, près du cimetière de la Gennevraye, construite par le seigneur de Sarré.
L’abbé Bourasseau écrit : « Le très populeux village de la Gennevraye avait ceci de remarquable qu’il était tout entier sous terre, formé de caves hautes et profondes, sortes de cavernes creusées dans le coteau. » Il pense également que même les habitants d’un certain rang (le Seigneur de la Martinière, les chapelains, un notaire royal dénommé Maître Roulleau) étaient troglodytes. Le village de Sarré y était rattaché pour les services religieux comme en atteste une ordonnance de 1269 de Mgr Gellent, d’où l’importance de la fréquentation. Cette ordonnance n’évita pas les querelles entre la paroisse mère (St Vétérin) et sa succursale, à propos par exemple de la publication des bans de mariage ou de construction de fonts baptismaux. « Le seigneur de la Gennevraye avait droit de haute, basse et moyenne justice, … un droit de mesure à blé et à vin, droit de fuye, droit de pêche dans le ruisseau d’Avort et d’y retenir le poisson par grille ou autrement, sans arrêter l’eau ». « En 1765, messire Charles Duvau de Chavagne, chevalier, Seigneur de la Genevraye (dut) …vendre … le seigneurerie de la Genevraye,….à Messsire Bommier de la Rochejaquelin qui fit procéder à l’inventaire de la propriété. Les biens à vendre sont énumérés :
« Un château, un pavillon basti à neuf à la moderne écurie, étables, pressoirs, celliers, boulangeries, terrasses, parterre, jardin, vergers, grenier, garenne, fuye, haute et basse cour dans l’une desquelles est une chapelle érigée en succursale, sous le nom de St Nicolas de la Gennevraye, à la présentation du Seigneur de la Genevraye, droit de banc, de vendanges, mesure à bled et à vin, four banal, droit d’enfeu et de listre dans la chapelle, haute justice de la Gennevraye Sarré, composés d’hommes, sujets et vassaux, cens et rentes considérables en froment, argent, volailles, noix, fouasses, … » (Bourrasseau)
(*) La commune de Gennes a été constituée en 1798, par le regroupement de 3 paroisses de l’ancien régime : St Vétérin de Gennes, St Eusèbe de Gennes, St Pierre de Milly. Tous les hameaux se rattachaient à l’une ou l’autre des paroisses sans toutefois que la continuité géographique soit logiquement respectée.
Pour aller plus loin : https://www.gennesvaldeloire.fr/gennes/
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