Une trentaine de personnes se sont déjà présentées au scrutin, qui se tiendra en avril prochain (1). Mais pour que leur candidature soit validée, ils doivent récolter un nombre précis de parrainages. Pour entrer officiellement dans la course, les candidats doivent recueillir 500 parrainages d’élus dans au moins 30 départements différents, et sans dépasser 50 signatures dans un même département.
Un peu d’histoire
Le dispositif de parrainage existe depuis l’élection du président de la République au suffrage universel direct prévue par la loi du 6 novembre 1962. L’étape des parrainages détermine, de façon décisive, la capacité d’un candidat à officialiser sa candidature à l’élection présidentielle.
Tout citoyen français âgé de plus de 18 ans (au lieu de 23 ans jusqu’à la loi organique du 14 avril 2011), jouissant de ses droits civils et politiques et n’étant dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi est éligible. Cette condition nécessaire n’est cependant pas suffisante pour se porter candidat à l’élection présidentielle. Un système de filtrage, qui repose sur la nécessité d’obtenir le parrainage d’un certain nombre d’élus, a été instauré. Lors des trois premières élections présidentielles au suffrage universel direct (1965, 1969 et 1974), le parrainage de 100 élus était exigé. Cette règle a bien limité le nombre de candidats pour les élections de 1965 (6 candidats) et de 1969 (7 candidats), mais moins bien en 1974 (12 candidats). Une réforme adoptée en 1976 (loi organique du 18 juin 1976) a porté le nombre de signatures à 500.
Pas d’anonymat
La liste des élus habilités à parrainer un candidat est fixée par l’article 3 de la loi organique du 6 novembre 1962. Elle a été complétée à plusieurs reprises au fur et à mesure des évolutions des structures territoriales. La liste représentait quelque 42 000 élus en 2017. Elle a été actualisée en dernier lieu, à la marge, par la loi organique du 29 mars 2021 portant diverses mesures relatives à l’élection du Président de la République. Sont habilités à parrainer un candidat, notamment :
– les députés, les sénateurs et les représentants français au Parlement européen ;
– les maires (maires, maires délégués des communes déléguées et des communes associées, maires des arrondissements de Paris, de Lyon et de Marseille) ;
– les présidents des organes délibérants des métropoles, des communautés urbaines, des communautés d’agglomération, des communautés de communes ;
– les conseillers de Paris et de la métropole de Lyon ;
– les conseillers départementaux et régionaux ;
– les conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger ou les présidents des conseils consulaires.
Chaque élu ne peut parrainer qu’un seul candidat et son choix est irrévocable (si par exemple, le candidat parrainé renonce à se présenter, l’élu ne peut pas parrainer un autre candidat). En 2017, environ 34% des élus habilités ont effectivement parrainé une candidate ou un candidat. Dans près de trois quarts des cas, il s’agissait d’élus communaux et intercommunaux. La liste définitive des parrainages à la fin de la période de recueil est également publiée huit jours au moins avant le premier tour du scrutin sur le site du Conseil et au Journal officiel. Ainsi donc, le parrainage est public et ne peut être anonyme. Depuis des années, la proposition d’instaurer le secret des parrainages pour éviter les pressions exercées sur certains élus locaux a souvent été soumise au Conseil constitutionnel (qui régit les modalités des élections), sans succès.
(1) La liste des candidatures à jour en ce mois de janvier 2022 : Ils sont au moins une trentaine à avoir manifesté leurs ambitions élyséennes, parmi eux des poids lourds de la politique ou « simples citoyens ». Rien n’interdit à d’autres candidats à entrer dans l’arène dans les prochaines semaines.
À gauche et à l’extrême gauche :
– L’écologiste Yannick Jadot a été désigné par les Verts en septembre lors d’une primaire, la seule organisée à gauche.
– Pour la France insoumise (LFI), le suspense est levé depuis bientôt une année : Jean-Luc Mélenchon sera son candidat.
– La maire PS de Paris Anne Hidalgo a annoncé sa candidature début septembre. Elle a lancé l’idée d’une primaire, mais sans succès.
– L’ex-ministre socialiste Arnaud Montebourg a choisi de se lancer hors parti.
– Le PC lance son propre candidat, le secrétaire national Fabien Roussel, sans soutenir le candidat LFI comme lors des deux dernières présidentielles.
– Philippe Poutou, le conseiller municipal Nouveau Parti anticapitaliste et syndicaliste.
– La porte-parole de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud.
À droite et à l’extrême droite :
– Les adhérents du parti Les Républicains ont désigné Valérie Pécresse comme candidate à l’Elysée.
– Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, souverainiste de droite et ex-allié de Marine Le Pen, a lancé sa campagne en octobre.
– La présidente du RN Marine Le Pen est officiellement candidate depuis plus d’un an.
– Le polémiste identitaire Eric Zemmour s’est déclaré officiellement candidat à l’Elysée le 30 novembre.
Une douzaine de « petits candidats » :
Comme à chaque élection, nombre de candidats issus de formations plus modestes, des figures des « gilets jaunes » voire de complets inconnus du grand public, comptent se présenter. Parmi eux:
– Le président des Patriotes Florian Philippot
– Anasse Kazib, syndicaliste Sud-Rail et candidat du CCR (Courant communiste révolutionnaire)-Révolution permanente, une ex-branche du NPA
– Le député Jean Lassalle, à la tête du mouvement « Résistons »
– Le président de l’Union populaire républicaine (UPR) François Asselineau
– Le président de « VIA, la voie du peuple » Jean-Frédéric Poisson, qui s’est dit prêt à se retirer en faveur d’Eric Zemmour
– Hélène Thouy pour le Parti animaliste
– Le « gilet jaune » Eric Drouet
– L’enseignante Clara Egger pour le mouvement Espoir RIC 2022
– Antoine Martinez, ex-général de l’armée de l’Air, président de Volontaires pour la France et signataire au printemps d’une tribune controversée de militaires dans Valeurs Actuelles
– Alexandre Langlois, ex-policier et secrétaire général du syndicat Vigi, avec son parti Refondation
– Antoine Waechter, ex-candidat des Verts à la présidentielle de 1988.
– Georges Kuzmanovic, souverainiste, ex-LFI.
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Commentaires 1
La candidate de l’union de la gauche portée par la primaire populaire, la plus massive primaire de toute l’histoire des élections présidentielles est madame Taubira. Elle représente l’espoir de sortir des années cauchemardesques de la macronie et symbolise les valeurs d’Humanisme et de Progrès.