La présence sur le territoire d’Artannes est ancienne comme en témoignent un menhir et un ensemble mégalithique nommé Pierre-Couverte malheureusement détruit au milieu du XIX ème Siècle. Les tuiles à rebord découvertes en quantité, la présence de tronçons de la voie Poitiers-Angers et le toponyme d’origine latine Rougeville, qui vient de rubea villa, attestent une activité humaine importante à l’époque Gallo-Romaine. Les mesures de certaines parcelles de terre, par exemple Les Vertenaises, nom issu de la déformation de « Voie Artennaise » ont fait penser aux historiens qu’une division de terrains en plusieurs lots, ou « centuriation » a pu être faite au bénéfice de légionnaires romains mis à la retraite. La centuriation romaine est le schéma géométrique du plan d’une ville et du territoire agricole environnant, utilisé dans le monde romain, qui était tracé à l’aide des instruments d’arpenteurs, dans chaque nouvelle colonie.
Ponts mégalithiques
En bas du village coule une petite rivière, un bras du Thouet, communément appelé le Fossé d’Artannes. Deux ponts mégalithiques l’enjambent, posés à une époque encore mal définie mais à coup sûr très ancienne car d’une architecture proche des dolmens de la région. Le premier, situé au pied du village, est constitué d’un tablier formé de deux grandes pierres dures de 6 et 4 mètres de long et d’un mètre de large, posées sur une pile centrale et deux piles de rive. La pierre qui ne provient pas d’Artannes pourrait être originaire de Verrie, un village distant de plus de 10 kms. Le second pont, situé un peu en aval du moulin de la Motte est constitué d’une dalle unique, de culées et d’une pile centrale. Cet ouvrage figure sur le cadastre napoléonien de 1813.
Une histoire aussi religieuse
Le nom d’Artana, lié à la paroisse, apparaît pour la première fois à la fin du XI ème siècle dans le cartulaire de l’Abbaye de St Aubin d’Angers. D’après cette pancarte, la terre d’Artannes était possédée par Macouard (celui du Coudray) et le prieuré du Coudray percevait la moitié des dîmes de la paroisse. Vers 1130, Artana devint Artennae, puis Arthenna en 1235, transformé en Artenna en 1326.
Le prieuré-cure dépendra plus tard de l’Abbaye de la Trinité de Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sévre. Pour anecdote, le curé Péronneau, premier maire du village élu en 1790, fut fusillé pour ne pas avoir voulu prêter serment civil. En 1795, Artannes hérite des terres situées à l’Ouest du Thouet de la proche commune de Saint-Hippolyte supprimée la même année dont font partie la Motte et le hameau du Poitou.
Ce hameau est ainsi nommé car comme Saint-Hippolyte, il relevait avant la révolution du diocèse de Poitiers alors que les terroirs contigus d’Artannes et du Coudray relevaient de celui d’Angers.
Enfin, pour terminer sur le plan architectural du village, les maisons du village s’étagent sur la pente du coteau, les mettant ainsi à l’abri des débordements de la rivière.
Pour aller plus loin : Pour en savoir plus sur la commune rendez-vous sur https://www.artannes-sur-thouet.fr.
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés