150 personnes environ étaient présentes ce jeudi matin à Saumur pour faire entendre leurs revendications contre la situation actuelle dans les écoles, collèges et lycées. « 80% des écoles sont fermées ce jour en Maine-et-Loire pour le 1er degré, une mobilisation rare », indique Morgane Moureaux secrétaire UL FO de Saumur. Une délégation a été reçue dans la matinée par la sous-préfète qui a écouté les différentes demandes des syndicats. Parmi les nombreuses revendications, ils dénoncent les mesures gouvernementales et les protocoles changeant durant cette première semaine de rentrée scolaire. « Pour les équipes enseignantes, les administratifs et tous les maillons de l’enseignement, la situation n’est plus tenable. Il y a un manque cruel de personnels, notamment pour remplacer les enseignants qui sont absents, en raison du covid particulièrement. Il y a également des manques de matériel de protection : des masques, des purificateurs d’air, des détecteurs de monoxyde de carbone… Par ailleurs, nous souhaiterions un report systématique de ce qui n’est pas essentiel : formations, réunions, évaluations… Enfin, nous reprochons les consignes à répétition et changeantes. Nous apprenons le jour pour le lendemain les nouveaux protocoles à mettre en place, parfois même par la presse. C’est tout simplement impossible de les mettre en place si rapidement, de prévenir les familles. Nous attendons d’autres mesures que celles annoncées mardi », témoigne Cedric Fossé, enseignant remplaçant et responsable syndical enseignants à l’UNSA 49. Pour Morgane Moureaux, cette situation dégradée du point de vue sanitaire et les protocoles sanitaires évolutifs sont venus « altérer une situation déjà très dégradée dans le milieu éducatif ».
« Un monde politique déconnecté de la réalité »
Eric Legland, secrétaire de l’union locale de la CGT, regrette que le gouvernement « impose quelque chose de très invasif aux parents et aux enfants. » Il estime qu’il est « compliqué d’expliquer aux enfants que tous les deux jours ils doivent se faire tester, le tout sans les stresser, et ce après l’obligation du port du masque. » « Il n’y a pas de stabilité et le système éducatif est tout simplement complètement désorganisé. La modification des protocoles, les responsabilités que l’on fait peser sur les épaules des parents pour les contrôles, tout cela n’est plus possible notamment au vu des risques limités pour les enfants. Avec les taux de contamination actuels, est-il encore légitime de tester autant et notamment les enfants ? Plus on cherche, plus on trouve et cela met la pression sur tout le monde. Comment peut-on empêcher les enfants de se mouvoir librement, d’échanger entre eux, de jouer ? Il y a trop d’incohérence et le monde politique est déconnecté. Il n’y a plus de concertation, on nous oblige à mettre en place des choses. »
Des jeunes fatigués
Des lycéens et étudiants étaient également présents à ce rassemblement pour faire entendre leur point de vue. « Nous sommes ici pour faire entendre notre mécontentement. Nous voulons des mesures plus adaptées. Ouvrir les fenêtres des classes en plein hiver n’a pas de sens, nous sommes obligés de porter le masque à longueur de journée même en extérieur. On a l’impression que l’on fait peser beaucoup de choses sur nos épaules et que l’on nous fait constamment appliquer des règles. Cela devient pesant », témoigne Matého, en bac pro énergie au lycée Sadi-Carnot. D’autres regrettent l’organisation en cette période de crise sanitaire : « Si quelqu’un est positif, c’est à nous les élèves de nous organiser pour lui envoyer les cours, il n’y a rien de prévu, pas de visio, pas d’envoi », explique une autre lycéenne de Duplessis-Mornay. Plus généralement, les jeunes se disent fatigués par cette tension et cette situation qui s’éternise. « Le pass vaccinal est devenu notre carte d’identité, il crée des tensions entre les vaccinés et les non-vaccinés. Par ailleurs, on estime que l’on manque d’informations. On doit obéir à des obligations, se faire vacciner, présenter un pass, se faire tester mais nous n’avons pas plus d’information que cela, notamment sur le vaccin », explique Baptiste en CAP pâtisserie à Sadi-Carnot.
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