De la bouche des nombreux intervenants lors des discours d’inauguration, ce projet, ici à Lasse en zone rurale « au milieu de nulle part » est « exemplaire ». ECOCIR, c’est un programme à termes d’ici à 2026 de près de 22M€ d’investissements, dont notamment 15 millions pour 7 hectares de serres de fruits et légumes chauffés grâce à la chaleur résiduelle dire « fatale » de l’UVE (Unité de Valorisation Energétique) de Lasse, commune déléguée de Noyant-Villages, Ce sont aussi 130 emplois qui seront créés en milieu rural. Ce vendredi 23 septembre, c’est la 1ère phase qui était inaugurée : plus de 10 millions d’€ déjà investis et 60 emplois créés. A termes et après 8 ans de concertation depuis 2017, avec de très nombreux partenaires autour de la table et un énorme travail de synergie, de 3 producteurs de fruits et légumes nantais, des élus locaux et autres partenaires institutionnels, associatifs, privés et financeurs (2), ce projet a pu voir le jour. Il est accolé au SIVERT, syndicat intercommunal de valorisation et de Recyclage Thermique des Déchets de l’Anjou, crée en 1999 (1) et l’Unité de Valorisation Enérgétique (UVE)
Une réflexion depuis 2006
L’UVE de Lasse permets de valoriser les Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) en énergie. En exploitation depuis 2006, elle fonctionne sur le même principe que les centrales thermiques au fuel ou à gaz, mais son énergie réside dans les ordures ménagères. « L’énergie électrique produite est équivalente à la consommation électrique annuelle d’une ville comme Saumur, à savoir 30 000 habitants, soit 65 000 Mwh/an », explique Jean-Luc Davy, Président du SIVERT. « En 2014, le SIVERT a engagé une réflexion pour récupérer et valoriser la chaleur non utilisée et qui partait dans l’atmosphère, ce que l’on appelle la chaleur fatale. Nous avions quelques idées parfois saugrenues, telles des plantations de bananes ou encore de l’élevage de gambas ! En 2017, après moultes études, le projet, élargi à de multiples acteurs devient ECOCIR, un programme très concret d’ECOnomie CIRculaire au service du territoire.»
Les sept piliers d’ECOCIR
ECOCIR, se sont 7 piliers : la valorisation énergétique des déchets, à savoir la transformation des ordures résiduelles (poubelles noire) en électricité et en vapeur ; La récupération de chaleur fatale, à savoir la chaleur non utilisée en sortie de turbine ; La production de fruits et légumes sous serre avec des cultures sur substrat ; Le raccordement au réseau de gaz naturel, avec la construction d’une chaufferie gaz pour chauffer les serres durant les arrêts techniques annuels (environ 1 mois par an) ; la distribution de BioGNV, avec l’ouverture de 2 pistes ; L’écomobilité, pour accompagner la mobilité des salariés en milieu rural ; Enfin la production de biométhane avec la mise en service de 2 unités de méthanisation sans le Noyantais et le Baugeois d’ici à 2023 avec 34 exploitations engagées.
Les Serres de Salamandre : déjà 3 500 tonnes de tomates-grappes produites localement
C’est en 2021 que Les serres de Salamandre voient le jour. Trois maraîchers nantais sont à l’origine de ce projet. « Le principe est simple : valoriser la chaleur émise par l’UVE du SIVERT en chauffant les serres pour produire des fruits et légumes jusque-là majoritairement importés du sud de l’Europe ou du Maroc » explique Yannick Lechat, un des 3 associés investisseurs-producteurs. « Le projet prévoit 3 phases de développement, en allant de 4 à 11 hectares de serres d’ici à 10 ans. Nous avons déjà investi 10 millions d’euros dans ces serres high-tech, à terme nous en investirons 5 de plus. » Avant de proposer toutes sortes de fruits et légumes, les serres ne produisent que des tomates-grappes. Après une année d’exploitation, ce sont 3 500 tonnes qui sont sorties des serres de Salamandre, vendues à 70% dans le grand Ouest et 30 % dans le reste de la France, via des plate-formes, sous la marque « Le Potager de Jade ». Nous visons à termes, 6 000 tonnes de fruits et légumes par an. L’avantage, c’est qu’avec un tel fonctionnement de serres et l’apport de la chaleur fatale, nous pouvons produire d’avril à novembre des légumes à forte saveur gustative, en culture sur substrat, concurrençant largement nos importateurs. Ces serres permettent aussi une autonomie en eau avec plus de 90% des besoins couverts grâce à la récupération des eaux de pluie et le recyclage des eaux utilisées. » Et de conclure : « Nous avons d’ores et déjà créés 15 emplois en CDI et 40 à 50 en CDD de 6 à 9 mois. A terme ce seront une centaine d’emplois. Cela répond pleinement aux besoins du bassin d’emploi. »
(1) Le SIVERT fédère les communauté de communes Baugeois-Vallée, la communauté d’agglomération Saumur Val de Loire, Anjou Bleu Communauté, 3RD’Anjou et le SMIPE Vel Touraine Anjou, soit 141 communes du Maine et-Loire ainsi que des communes lumitrophes d’Indre-et-Loire, soit 315 000 habitants. Son objectif est de faire de la valorisation des déchets et de la transition énergétique, une opportunité économique, sociale, environnementale pour le térritoire. En savoir plus : www.sivert.fr
(2) les 6 acteurs du projet ECOCIR : le SIVERT (2,5 millions d’€ pour l’hydrocondenseur), Le Com Com Baugeois Vallée 3,1 millions d’€ pour l’aménagement de la ZAC), Baugeois-Vallée Energies Renouvelables 1,2 million d’€ pour la station BioGNV, Les serres de Salamandre (15 millions d’€ pour les 7 hectares de serres), Le SIEML, Synidicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire et INCUD ETHIC, le bureau d’études et pilotage de projets, accélérateur de la transition écologique et VEOLIA
Les partenaires: La Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, la Région des Pays de la Loire, le Département de Maine-et-Loire via ALTER, l’État via le Direction Départementale des Territoires, France Nature Environnement, la LPO (Ligue de protection des Oiseaux), GRDF, Pôle Emploi, ANEFA (Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture), Le Sage Authion, Noyant Bio-Energies et Noyant-Villages.
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Commentaires 2
Noyant villages a aussi des eoliennes ,et est donc autonome en electricité vu l » equivalent de Saumur « cité .
C est du positif à mettre au credit de noyant villages .
Je m etonne qu un reportage au journal tv n ai pas ete deja fait sur cette commune et sa production electrique .
tomates sans gout… bien sur..