Maine-et-Loire. Sécheresse : Pour la fédération de pêche, les pouvoirs publics doivent agir

La sécheresse se fait durement sentir en Maine-et-Loire. Des restrictions des usages de l’eau sont en vigueur depuis maintenant plusieurs mois et ne cessent d’être adaptées par la préfecture. Dans le dernier arrêté en date du 16 août, les rivières placées en situation de crise sont plus nombreuses encore. C’est notamment le cas de la Loire et de l’Authion (lire l’arrêté ici). Des poissons morts ont été repérés dans plusieurs cours d’eau du territoire, notamment sur le Thouet, en raison de cette sécheresse et du manque d’eau. Les membres de la fédération de pêche de Maine-et-Loire ont d’ores et déjà procédé à plusieurs pêches de sauvetage depuis le début de l’été. Il y a quelques jours dans un communiqué, le président de la Fédération de Maine-et-Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, Bernard Merlin déplorait « une situation qui se dégrade de jour en jour sur les eaux de surface comme les eaux souterraines. En lien avec cette dégradation, les signalements de poissons en perdition tendent à se multiplier ces derniers jours. »

Des équipes dépassées pas la situation

« Si notre équipe essaie de faire son maximum pour intervenir sur site et tenter de sauver un maximum de poissons, force est de constater d’ores et déjà que nous ne pourrons pas être partout. On entend déjà des voix s’élever pour nous reprocher de laisser mourir les poissons. S’il relève bien de nos missions de sauvegarder et préserver les peuplements piscicoles autant que possible et dans la mesure de nos moyens humains, nous n’accepterons pas d’être rendus responsables de la situation catastrophique que connaissent nos milieux », alerte-t-il. Le président de la fédération estime par ailleurs que « si les poissons meurent aujourd’hui, c’est par manque d’eau et une gestion quantitative de la ressource en eau inadaptée ne permettant pas la pleine préservation de nos milieux et des peuplements piscicoles déjà bien atteints par les aménagements passés et les sécheresses successives. Les pêches de sauvetage que la Fédération réalise avec l’aide des AAPPMA, ne résoudront pas le problème de fond. Les prélèvements d’eau pour répondre aux différents usages de l’homme dépassent largement ce que nos milieux sont en capacité de supporter. »

« Il est temps que les pouvoirs publics prennent des mesures fortes »

Pour Bernard Merlin, lorsque les arrêtés préfectoraux interviennent, il est déjà trop et il faudrait selon lui des restrictions en amont : « Si les mesures de restriction existent par le biais d’arrêtés sécheresse, elles interviennent quand la situation est déjà critique, quand les milieux et les espèces sont déjà en souffrance. Jamais par anticipation. » Le 10 août dernier alors que la Loire était placée en niveau d’alerte renforcée et non en crise (la Loire est passé en situation de crise le 16 août dernier), le président s’étonnait : « Comment ne pas s’étonner de voir la Loire dans notre département « seulement » en niveau d’alerte renforcée (arrêté du 9 août) quand tous font le constat de son niveau extrêmement bas. La station de référence calée à Montjean-sur-Loire depuis 2020 a atteint son niveau de crise le 8 août dernier. Si nous avions conservé la station de référence à Saumur comme c’était le cas avant 2020, nous serions déjà en crise depuis le mois de juillet… » Et de conclure, « il est temps que les pouvoirs publics prennent des mesures fortes visant à préserver les milieux aquatiques et la vie qui s’y trouve. Il est temps d’exiger aux usagers de l’eau de réduire leurs besoins plutôt que de demander aux défenseurs des milieux de nettoyer derrière eux. »