Histoire de tromper encore un peu son monde, une sous-espèce de la Hierophis viridiflavus arbore une robe complètement noire. Mais on ne trouve généralement cette dernière que dans le sud de l’Italie. L’espèce « générique » a conquis la France – à l’exception du nord -, l’Italie et le sud de la Suisse, mais boude l’Espagne. Comme souvent les serpents, elle affectionne les herbes et broussailles, les landes et maquis, à condition qu’ils soient exposés au soleil, mais aussi les murs de pierre, et se plaît en lisière de bois, sur les bords de chemins ou dans les haies. En outre, l’eau, et même les arbres, auxquels elle grimpe parfois en cas de menace ou pour chasser, ne lui font pas peur. Bien que plutôt rurale, elle ne rechigne pas à fréquenter les friches des périphéries urbaines. Elle peut y trouver, comme dans son habitat plus habituel, des insectes, des lézards ou des petits rongeurs. Pour le reste, les oisillons, les grenouilles et parfois d’autres serpents, composent son ordinaire. D’octobre à avril, la couleuvre verte et jaune trouve refuge dans des rochers ou des terriers inhabités, pour hiverner. Les beaux jours revenus, elle mue et les mâles se mesurent les uns aux autres pour savoir qui aura le droit de conquérir celle qui assurera leur descendance. En été, c’est chose faite et les femelles, qui peuvent pondre dans le sol ou sous des pierres de quatre à cinq œufs, donnent naissance à des petits qui mesurent en moyenne 20 cm et qui présentent, quant à eux, une couleur gris pâle ou olivâtre.
Pas menacée, mais protégée
On l’a dit, la couleuvre n’est pas venimeuse et, quoique n’étant pas d’un caractère facile, elle préfère user de son agilité et de sa vélocité pour se carapater dans les herbes, en cas de rencontre inopportune. Cependant, si elle se trouve acculée, directement menacée, ou si on l’attrape, elle peut mordre l’indélicat, et ses petites dents peuvent occasionner des blessures superficielles, qui vont toutefois rarement jusqu’au sang. On s’efforcera donc de ne pas céder à la panique et de ne pas la blesser, si l’on découvre une de ces couleuvres. Elle fuira sans doute plus vite que ne le fera celui qui la croise. La couleuvre verte et jaune n’est pas une espèce menacée. Pour autant, elle est protégée depuis une loi de 2007, qui interdit la destruction des nids et des œufs, comme celle des adultes, leur capture ou leur perturbation dans leur milieu naturel. Un milieu naturel par ailleurs mis à mal par certaines pratiques agricoles. Autant de raisons de réviser nos serpents avant une balade champêtre, pour ne pas risquer de confondre jolie surprise et rencontre dangereuse.
A ne pas confondre avec la couleuvre à collier
On peu aussi croiser une autre espèce de couleuvre, c’est d’ailleurs l’espèce la plus présente en France : la couleuvre à collier. Les mâles mesurent généralement autour d’1m10 tandis que les femelles peuvent mesurer 1m60, et exceptionnellement 2m. La couleuvre à collier est souvent dans les nuances du gris mais on peut la rencontrer dans certains biotopes, avec une robe verte-olive, ou encore marron-gris. Elle possède des taches noires sur le dos en forme de barre verticale et possède autour de la tête un anneau jaune-blanc , très marqué au plus jeune âge et s’effaçant avec le temps. Un vieux spécimen peut par exemple ne posséder aucune trace de collier blanc. Enfin, elle possède un queue longue, épaisse s’affinant petit à petit. Elle est semi-aquatique, c’est à dire qu’elle vit à proximité de l’eau, pouvant nager, et plonger dans celle-ci. Étant jeune, la couleuvre à collier fréquente les mares, étangs, rivières et lacs, à la recherche de nourriture. Cependant, il se peut que les sujets adultes quittent ce biotope pour vivre complètement à l’écart de points d’eau. Cela explique sa présence presque partout en France. De plus elle peut vivre de 0 à 2000 mètres d’altitude. Elle présente le même régie alimentaire que sa cousine verte et jaune.
Le saviez-vous ?
L’autre serpent présent dans nos contrées est la vipère, qui elle est venimeuse contrairement à ses cousines couleuvres (relire notre dossier dédié). Mais savez-vous comment différencier ces deux espèces ? On entend souvent dire qu’il faut regarder la forme de la tête. La tête de la vipère se voulant plus triangulaire que celle de la couleuvre qui est ovale. Toutefois, certaines couleuvres âgées peuvent avoir une tête triangulaire. Ce n’est donc pas la techniques la plus infaillible. Le meilleur moyen pour différencier ces deux serpents est de les regarder droit dans les yeux. La vipère présente en effet une pupille verticale (voir ci-contre) tandis que la couleuvre a une pupille ronde. Une autre des principales différences se trouve dans le type d’écailles présentes sur la tête du serpent. Les couleuvres ont de grandes écailles qui font comme une cuirasse, tandis que les vipères possèdent une multitude de petites écailles. Enfin, la couleuvre présente une queue effilée alors que le corps de la vipère se termine de façon abrupte.
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Commentaires 1
Vous oubliez notre jolie couleuvre viperine.
Elle aussi inoffensive, elle aussi protegee comme ts nos reptiles