Le suivi de la loutre et du castor est mené dans le cadre du « réseau mammifères du bassin de la Loire », organisé par l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) depuis 2007. Ce réseau regroupe entre autres les syndicats de rivière, les fédérations de pêche et de chasse et les associations naturalistes. Il permet le recensement des espèces et la cartographie de leur répartition. La loutre et le castor recolonisent peu à peu les cours d’eau du bassin du Thouet. Le castor est aujourd’hui présent sur le Thouet entre Gourgé et Saumur, sur le cours aval de l’Argenton et il s’installe sur la Dive et le Thouaret.
La loutre est quant à elle présente sur l’ensemble du Thouet, et s’installe même sur les petits cours d’eau de tête de bassin. Présents depuis 2005 sur le Thouet sur le Thouarsais, les castors sont remontés depuis dans tous ses affluents. Leur implantation durable sur nos rivières est la preuve d’une nourriture naturelle importante sur les rives mais surtout d’une tranquillité retrouvée. Les arbres abattus, écorcés, mangés sont parmi leurs traces les plus visibles et deviennent courants en extérieur des villes et villages. Rares sont en revanche, les traces plus importantes comme leur gite et les barrages. Ainsi, en 2017, ils en avaient érigé un sur le Thouaret à Parnay, le premier identifié en Deux-Sèvres depuis plus de 100 ans.
Des animaux discrets de retour
Mammifères emblématiques des cours d’eau français, la Loutre et le Castor d’Europe sont de retour sur le Thouet et ses affluents après des décennies d’absence. Leur activité, principalement nocturne, se remarque par les indices laissés derrière leur passage… Ces 2 espèces, indigènes de nos cours d’eau, sont intégralement protégées par une législation française et européenne, depuis 1968 pour le castor et depuis 1981 pour la loutre. Par ce statut juridique de protection, le castor et la loutre acquièrent ainsi une grande valeur patrimoniale qu’il nous appartient de préserver. La loutre et le castor d’Europe ne sont pas des espèces exotiques introduites, contrairement au ragondin (Myocastor coypus) ou au rat musqué (Ondatra zibethicus) qui font l’objet de campagnes de régulation par piégeage. Pour ne pas les confondre si vous observez une espèce dans la nature, voici un croquis de leur profil en attitude de nage.
Le castor d’Europe
Le castor d’Europe (Castor fiber), d’une taille moyenne de 120cm dont 30cm pour la queue, et d’un poids d’environ 21kg, est le plus gros rongeur d’Europe. Exclusivement végétarien, il se nourrit surtout de jeunes pousses d’arbres, en particulier de saules et de peupliers. Cette activité permet de
régénérer la végétation des berges et assure ainsi leur stabilité. Le castor est une espèce nocturne qui vit en groupes familiaux composés d’un couple d’adultes et des deux dernières générations de
jeunes. Chaque année au mois de mai, la femelle donne naissance à 2 jeunes. Excellent nageur, le castor occupe une portion de cours d’eau qui dépend surtout de la quantité de nourriture disponible. Les cours d’eau aux écoulements libres lui sont favorables car les niveaux d’eau y varient selon les saisons ce qui permet le développement d’une végétation dense. Il s’installe alors dans un gîte, en général un terrier creusé dans la berge, parfois surmonté d’une hutte en branchage. Autrefois naturellement présent dans nos cours d’eau et longtemps chassé pour sa fourrure, notamment au Moyen-âge, le castor avait disparu du bassin du Thouet, jusqu’à l’observation en 1998 d’indices de sa présence sur la commune du Coudray-Macouard. Les castors s’installant aujourd’hui sont issus d’individus réintroduits sur la Loire de 1974 à 1976.
La loutre d’Europe
La loutre d’Europe (Lutra lutra) d’une taille moyenne de 120cm dont 30cm pour la queue et d’un poids de 5 à 11kg, est parfaitement adaptée à la vie aquatique. Son corps long et fuselé, ses pattes palmées et sa puissante queue en font une excellente nageuse. Animal individualiste, la loutre vit seule, sauf au moment du rut, ou le mâle investit temporairement le territoire de la femelle. Celle-ci met bat à 2 ou 3 loutrons dans un gîte particulièrement bien caché, appelé catiche. La loutre se nourrit essentiellement de poissons et d’amphibiens qu’elle chasse parmi les individus les plus nombreux et les plus faciles à capturer, malades ou mauvais nageurs. Elle contribue ainsi à la régulation des espèces et joue un grand rôle pour la préservation de l’écosystème. La loutre est très sensible au dérangement, la préservation de « havres de paix », qu’elle trouve en divers endroits sur le Thouet, est indispensable à son installation. L’animal est très discret, mais l’observation de ses déjections, appelées épreintes, est un indice facile à repérer. Également piégée pour sa fourrure jusqu’à sa quasi-disparition au 20e siècle, la loutre recolonise peu à peu les rivières. Un recensement débuté en 2007 a permis de mettre en évidence sa présence sur le Thouet et ses affluents.
Infos pratiques : Plus de renseignements sur les actions menées pour préserver ces deux espèces sur la synthèse de connaissances du réseau mammifères du bassin de la Loire : https://www.valleeduthouet.fr/files/theme/images/syndicat/gestion-aquatiques/loutre-castor-une-aventure-humaine.pdf
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés
Commentaires 2
ceci est basé sur de véritables relevés scientifiques? Les riverains du Thouet voient bien que le castor commence à se faire de plus en plus rare voir même à disparaître à nouveau…
Demandé à Touron il est spécialisé dans le castors il leur parle