Saumur Val de Loire. L’agglo veut développer les mobilités, mais le manque de concertation crispe certains élus

Une consultation publique avait été lancée par l’agglomération Saumur Val de Loire autour de la question des mobilités. L’objectif était de connaitre les besoins et les attentes de la population saumuroise en matière de déplacement sur le territoire. Les résultats de l’étude ont été décortiqués et il en ressort quelques points majeurs, selon le président de l’agglomération, Jackie Goulet : « Les habitants ont exprimé principalement 4 attentes. Il y a notamment un travail à mener pour développer un nouveau réseau, pour avoir une fréquence plus forte sur certains axes, diversifier les mobilités proposées et bien évidemment baisser le coût du billet. » Une réunion publique a été organisée le 5 juillet dernier par l’agglomération à laquelle de nombreux Saumurois ont participé. Le président en a profité pour annoncer « plusieurs pistes de travail et axes de réflexion en matière de politique des transports. » Un point sur ces orientations politiques a également été fait ce jeudi 7 juillet en conseil communautaire.

Une vague de propositions et orientations

Jackie Goulet a annoncé qu’il souhaitait que d’ici fin 2023 ou premier trimestre 2024, 2 lignes soient créées sur les axes transversaux reliant dans un sens le nord de la ville de Saumur (Saint-Lambert-des-Levées) au sud et une autre sur l’axe reliant Bagneux à l’hôpital. « Ces lignes circuleraient tous les quarts d’heure et partiraient plus tôt vers 6h30 et termineraient plus tard », précise-t-il. Il évoque également la possibilité de placer un vélo ou une trottinette dans ces bus.
Par ailleurs, le président a indiqué qu’il envisageait au 1^er semestre 2023 de mettre en location 25 trottinettes électriques et 10 voiturettes sans permis (5 électriques et 5 thermiques). « L’Aspire propose actuellement ce dispositif, mais seulement pour une période de deux mois renouvelable une fois, soit 4 mois. Toutefois, cela ne suffit pas pour les personnes qui cherchent un travail ou qui vont par exemple faire les saisons. 4 mois ne suffisent pas à avoir suffisamment d’argent pour s’acheter son propre véhicule. Ils se retrouvent donc sans solution au bout de 4 mois. L’idée est donc de proposer ce service sur le plus long terme », indique le président.
Il souhaite également continuer à développer la politique de location des vélos électriques « qui fonctionne vraiment très bien sur l’agglomération. »
À noter qu’en 2023, une entreprise expérimentera la location de vélo à la minute sur la ville de Saumur, comme cela se fait dans beaucoup de villes. Le président de l’agglomération souhaite également investir d’ici 2024 dans plusieurs voitures qui seront disponibles en autopartage. 2 se trouveront à la gare de Saumur, 1 aux Rosiers-sur-Loire et 1 dernière à Montreuil-Bellay. « Nous verrons si tout cela fonctionne. Et si jamais cela ne marche pas, il n’y aura aucun problème pour revendre ces voitures, trottinettes… Quoi qu’il en soit, il faut diversifier les propositions en matière de mobilités et aller vers plus d’intermodalité. »
Enfin, concernant le prix des billets, Jackie Goulet précise que « le prix du billet de deux heures est actuellement à 1,5 €. Il a été demandé à plusieurs reprises la gratuité des transports, mais je n’y suis pas favorable. Par contre, pourquoi ne pas rallonger la durée à 4h, 6h ou même 8h. »

Une méthode discutée

En conseil communautaire, si personne n’a vraiment débattu sur le fond du sujet, c’est avant tout sur la forme que cela a grincé. En effet, plusieurs voix ont fait entendre leur mécontentement, notamment Armel Froger, conseiller communautaire, maire de Bellevigne les châteaux et membre de la commission mobilités : « Je suis tout à fait d’accord avec le principe de qui a été annoncé ici ce soir et devant la population lors de la réunion publique. Je déplore cependant la méthode. Cela m’embête que le sujet et les propositions n’aient pas été présentés et débattus en amont à la commission avant d’être annoncés à la population. Si la commission ne valide pas ces orientations, déjà annoncées, qu’en est-il ? » Et Jackie Goulet de répondre : « Je tiens à repréciser, comme nous l’avons fait lors de la réunion publique, qu’il ne s’agit que d’orientations et de propositions qui devraient par la suite être présentées par Anatole Micheaud, vice-président en charge du dossier. Elles devront ensuite être ajoutées au budget 2023. Elles devront en effet être rediscutées et réajustées. Un nouveau point sera fait en mars. Enfin, je tiens à signaler que ce dossier devra être évoqué et mis en place le plus rapidement possible, car il ne s’agit pas de réfléchir pendant des années mais bien d’expérimenter rapidement pour répondre aux besoins des habitants. »