Maine-et-Loire. Les maires ruraux demandent la création d’un poste dédié à la ruralité au gouvernement

Gilles Talluau, maire de Varennes-sur-Loire et président des maires ruraux de Maine-et-Loire, a envoyé ce mardi un courrier aux sept députés de Maine-et-Loire, dont 6 font partie de la majorité présidentielle. L’objet de ce courrier est de faire peser la demande des maires ruraux quant à la création d’un poste de secrétaire d’État dédié à la ruralité. « Lors du précédent gouvernement de Jean Castex, il y avait un secrétaire d’État en charge de la ruralité qui était Joël Giraud. Il était sous la tutelle de la ministre déléguée des collectivités Jacqueline Gourault. Or, force est de constater que dans le premier jet de ce nouveau gouvernement Borne, aucun poste similaire n’a été créé », indique Gilles Talluau. Il demande donc, tout comme d’autres confrères dans d’autres départements et au niveau national par le président des maires ruraux de France, Michel Fournier, qu’un poste de ministre ou secrétaire d’État en charge de la ruralité soit créé prochainement. « Nous avons la chance d’avoir en Maine-et-Loire le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a été nommé ministre délégué en charge des collectivités territoriales. Il peut donc appuyer certains dossiers au niveau national pour le territoire, mais les autres territoires ruraux français ne sont quant à eux pas représentés », poursuit Gilles Talluau.

Un poste indispensable pour les territoires

Car c’est bien de cela qu’il s’agit :  la représentation des territoires ruraux. « En effet, j’ai pu personnellement constater et apprécier la nomination en 2020 de Joël Giraud qui est venu plusieurs fois en Anjou, il a fait avancer des dossiers que je lui avais soumis, je pense que tous les présidents d’associations de maires ruraux de chaque département apprécieraient ce ministère qui me paraît désormais indispensable », relate le maire de Varennes-sur-Loire. Il estime que cela permet de faire avancer des dossiers comme le dispositif « argent de poche » initialement réservé aux quartiers prioritaires des villes qui a été étendu aux petites communes, grâce à un travail entre le président des maires ruraux de Maine-et-Loire et le secrétaire d’État de l’époque (relire notre article).

Réduire la fracture entre la ruralité et le politique

Si les députés n’ont pas de pouvoir de décision en la matière, il espère néanmoins qu’ils pourront appuyer la demande. Dans le courrier envoyé aux députés du département, Gilles Talluau indique : « Sans ce ministère, tous les engagements que vous avez pris pour nos territoires ruraux ne pourront être mis en œuvre. C’est une condition nécessaire. Insuffisante en tant que telle, mais s’il n’y a pas de portage politique spécifique en conseil des ministres et dans le dialogue avec les administrations centrales, entre les ministres, les changements indispensables ne pourront intervenir et réduire les fractures qui s’accroissent. » Et d’ajouter : « L’existence d’un ministère en lien avec ceux en charge de la cohésion des territoires, de la transition écologique et des collectivités territoriales est indispensable face au risque de voir s’aggraver la distance de l’État vis-à-vis du tiers de la population de notre pays. »