Le 2 juin dernier, deux Saumurois de 54 et 26 ans comparaissaient devant le tribunal de Saumur dans le cadre d’un trafic de stupéfiants. L’un des prévenus avait alors demandé un report d’audience pour préparer sa défense. Une nouvelle audience avait alors été fixée à ce mardi 28 juin 2022. Les deux hommes ont donc été entendus devant les magistrats saumurois. Les deux hommes disposent déjà de casiers judiciaires bien remplis, essentiellement pour des faits ayant trait au trafic de produit stupéfiant. L’affaire en question se base sur la période d’avril 2022 au 1er juin 2022, période durant laquelle les forces de l’ordre ont mené une enquête puis interpellé les prévenus. Tout a débuté par une information anonyme aux policiers de Saumur sur un revendeur d’héroïne. Les forces de l’ordre ont alors mis en place une surveillance durant laquelle ils ont pu observer de nombreuses allées et venues au domicile de l’homme de 26 ans. Ils ont ensuite interpellé l’un des clients qui sortaient de l’immeuble qui se trouvait en possession d’un caillou d’héroïne. Les policiers ont alors décidé de procéder à l’interpellation de l’individu. À son domicile seront retrouvés plusieurs grammes de produits stupéfiants ainsi que tout le matériel caractérisant un trafic : balance, téléphone avec échanges de messages, comptabilité, numéraire, pochons… Lors de sa garde à vue, il avouera avoir acheté la drogue chez un autre Saumurois, l’autre prévenu, qui sera lui aussi interpellé par les forces de l’ordre. Dans le domicile de ce dernier seront retrouvés 177 grammes d’héroïne, des plants de cannabis, ainsi que quelques grammes de cannabis et de cocaïne. Les forces de l’ordre ont également mis la main sur plusieurs éléments caractéristiques du trafic de stupéfiants.
Déjà punis pour des faits similaires
Tous deux ont déjà fait de la prison pour trafic de stupéfiants. Le plus ancien ayant été condamné pour des faits similaires en 2011. Le plus jeune était sorti de prison en avril. Il explique à la barre du tribunal : « J’ai dû me remettre à vendre pour nettoyer une dette liée à un précédent trafic de 2017. Je devais rembourser 1 500 euros en l’espace de quelques jours seulement. J’ai donc revendu de la drogue une semaine après avoir été libéré. » Les noms des personnes concernées il les taira jusqu’au bout lançant au tribunal : « Je ne peux rien vous dire de plus, j’ai juste ma bonne foi à vous offrir. » Ce à quoi la présidente du tribunal a répondu : « Au vu de vos précédentes condamnations et de votre dossier, permettez-nous de douter de votre bonne foi. » Le cinquantenaire est quant à lui un très gros consommateur de drogue depuis plus de 30 ans. Pourtant sous traitement, il avoue devant le tribunal, consommer pour 800 euros par mois d’héroïne, soit 2g par jour. Depuis 3 ou 4 ans, il fait également pousser du cannabis pour sa consommation personnelle. Il a également reconnu que sur la période en question, pas moins d’un kilo et demi d’héroïne aurait transité à son domicile, expliquant qu’il jouait également le rôle de nourrice pour « des personnes plus haut placées ». Environ 1kg aurait été dédié à cette activité de nourrice, 200 grammes pour sa consommation et 300 grammes pour la revente, à raison de 3 euros par gramme dans sa poche.
L’héroïne, un poison en Saumurois
La procureure de la République, Alexandra Verron, a indiqué lors de son réquisitoire que « le tribunal fait face à beaucoup de dossiers de trafic de stupéfiants et notamment concernant de l’héroïne, une drogue particulièrement dure. C’est un poison qui circule de plus en plus en Saumurois, y compris en zone rurale. Les policiers essayent tant bien que mal de lutter contre ce fléau avec leurs moyens. » Elle a également déploré le fait que le plus jeune des deux se soit « remis à vendre une semaine après être sorti de prison, alors même qu’il n’est pas consommateur et qu’il n’a pas sa propre consommation à financer par la revente », regrettant au passage qu’il ait ainsi choisi la solution de facilité. Elle s’est aussi inquiété du fait que le plus ancien, très gros consommateur d’héroïne et occasionnellement de cannabis, soit « conducteur d’un poids lourd (NDLR : Il travaille comme chauffeur de camion de collecte des déchets pour l’agglomération Saumur Val de Loire), dans le centre-ville de Saumur alors même qu’il consomme des produits stupéfiants. Ce n’est pour moi pas compatible et cela est dangereux. » Elle a demandé des peines de 14 mois d’emprisonnement pour le premier et de 24 mois pour le second. Le tribunal a finalement condamné l’homme de 26 ans a une peine de 20 mois d’emprisonnement dont 6 mois de sursis d’une durée de 18 mois avec obligation de soin, de travail et de quitter l’agglomération saumuroise. Le quinquagénaire a été condamné à deux ans de prison, dont 6 mois avec sursis et des obligations de soin et de travail.
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Commentaires 2
Personne n’avait d’informations à la mairie de Saumur sur cet employé? Il n’y a donc pas de contrôle à l’agglomération de Saumur pour tous les employés conduisant un véhicule? Pas de médecine du travail? Etc…
Lorsqu’on embauche les copains des copains on prend des risques,