Législatives 2022 : « Barrage », la présidente de Région, Christelle Morançais, réagit aux résultats

« Au-delà d’un vrai sentiment d’inquiétude, les résultats du 1^er tour me laissent assez désemparée. Une union rafistolée à gauche, vieille d’à peine quelques semaines, qui échappe à toute cohérence intellectuelle et, disons-le, morale, dont le leader crache sa haine des institutions, de la police, de l’entreprise, de l’Europe, de la laïcité…, parvient à faire jeu égal avec le parti du président fraichement réélu. Et laisse, comme seul survivant à ce jeu de massacre, un RN qui, sous les radars médiatiques, poursuit son inexorable enracinement local. Voilà le tableau, et il a sérieusement de quoi nous inquiéter.

Face à cela, une seule certitude s’impose à moi : faire barrage à na NUPES et au RN. Faire barrage avec la même force : l’extrême droite et l’extrême gauche sont un danger absolu pour la France – et j’insiste : ils sont un danger de même gravité pour notre pays, n’en déplaise à certains, y compris au gouvernement, qui ont tendance à faire le tri. Face à la NUPES et au RN, le cas-par-cas n’existe pas, c’est du pareil au même : Une catastrophe ! Dimanche prochain, je voterai donc pour le candidat de la majorité présidentielle. Voilà pour l’immédiat.

En tentant de prendre un peu de recul, je note que les électeurs de droit sont restés chez eux. Ont-ils eu le sentiment d’avoir été lésés ? Eux qui ont largement contribué à faire réélire le président de la république, qu’ont-ils reçu en guise de remerciements : un ministre de l’Edcation national teinté de « cancel culture », une campagne qui a emprunté à la France Insoumise certains de ses pires slogans (comme cette ineptie de « planification écologique ») … La pilule est amère et Emmanuel Macron va devoir trouver les mots justes pour corriger le tir – le temps presse !

Plus globalement, en un peu plus de 8 ans d’expérience politique, j’ai vu la démocratie se flétrir, se radicaliser. Bien sûr, les temps sont troublés, les difficultés innombrables, les fins de mois toujours plus compliquées. Les colères sont toutes légitimes, mais qui a vu qu’un projet fondé sur la haine et la violence permettrait de résoudre le plus petit problème ?

La démocratie est fatiguée, et les Français n’en peuvent plus de voter contre – ils l’ont fait si souvent au cours des années passées. Nous avons oublié que la politique, c’est d’abord l’espérance. Et qui l’incarne aujourd’hui ? Personne, sinon les démagogues… »