Alimentation : Pourquoi n’y a-t-il plus d’huile de tournesol dans les rayons ?

Vous l’avez peut-être remarqué lorsque vous êtes allés faire vos courses, mais le rayon des huiles est bien souvent vide ou du moins peu achalandé dans certains commerces. En particulier l’huile de tournesol qui manque bien souvent à l’appel. Cette pénurie est une conséquence de la guerre en Ukraine. En effet, cette huile est la plus vendue en France depuis de nombreuses années en raison notamment de son bas prix et de sa polyvalence. C’est aussi elle qui est utilisée lorsque les recettes nécessitent de grandes quantités d’huile : fritures, mayonnaise, margarine, industrie… Elle est en effet appréciée tant par les industriels, notamment dans les plats préparés que les particuliers. À noter que l’Ukraine est le principal producteur et exportateur d’huile de tournesol, avec normalement 50% des exportations mondiales qui sortent du pays. Le conflit armé rend compliqué l’exportation. Mais ce n’est pas la seule problématique. En effet, le comportement des consommateurs, comme souvent en cas de pénurie, est aussi l’une des causes de ces ruptures de stock. Au vu de la crise qui se déroule à l’est de l’Europe et des manques qui se profilaient, bon nombre de consommateurs ont anticipé et fait des stocks, souvent démesurés, qui n’ont fait qu’accélérer la rupture. « Nous n’en avons plus beaucoup et il n’y a pas de réassort prévu. Nous ne savons pas quand ni si nous en aurons », souligne-t-on au Palais Fruitier, épicerie située dans le quartier des Ponts à Saumur et qui reçoit une nombreuse clientèle de personnes âgées. « On a quelques ruptures, mais pour le moment, nous en avons encore, même si nous observons quelques pénuries sur certains produits. », témoigne le responsable du Carrefour Market de Distré.

Pourquoi pas de l’huile française ?

Mais alors, pourquoi ne pas se tourner vers les productions françaises ? Il est vrai que notre pays compte un certain nombre de champs de tournesols. Mais ce n’est pas suffisant, puisque la France produit chaque année 500 000 tonnes d’huile de tournesol alors qu’elle consomme 800 000 tonnes d’huiles végétales en général. Bon nombre de professionnels doivent donc s’adapter et se tournent alors vers d’autres huiles végétales. Parmi les huiles polyvalentes et accessibles, l’huile de colza. Bon nombre d’industriels se tournent d’ores et déjà vers cet oléagineux. Le ministère de l’Économie et des Finances a d’ailleurs autorisé depuis le 26 avril et pour 6 mois les industriels à remplacer l’huile dans leur production sans pour autant modifier leurs emballages, afin de répondre avec réactivité à la pénurie. Une décision largement décriée par bon nombre de consommateurs qui s’inquiètent de plus en plus de la composition de l’alimentation. Des problèmes se posent alors sur la liste des produits allergènes, et pour ceux qui veulent choisir la provenance des produits qu’ils consomment. On pense notamment à certains composants comme l’huile de palme.
Plus d’informations sur l’étiquetage et la modification de la composition sur https://www.economie.gouv.fr/particuliers/penurie-et-etiquetage-comment-savoir-si-la-recette-dun-produit-change.

Infos pratiques : Pour en savoir plus sur la pénurie, l’étiquetage… rendez-vous sur https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15654