« Il faut que cesse la surenchère dans l’horreur dirigée contre les Choucas des tours dans de nombreux départements. » Voici commence le communique de l’association One Voice qui attaque quatre arrêtés préfectoraux qui autorisent « le massacre par milliers de ces oiseaux protégés ». L’association de défense des animaux a fait un dépôt de référé et de recours dans le Morbihan, mais également dans les Côtes-d’Armor, le Finistère et le Maine-et-Loire. Pour le Maine-et-Loire, le juge des référés a fixé l’audience à Nantes à 15h le 23 mai prochain. Selon l’association, les préfets de l’ouest du pays prévoient « le massacre de 16 000 Choucas des tours dans le Finistère, 8 000 dans les Côtes-d’Armor, 5 000 dans le Morbihan et 635 dans le Maine-et-Loire ». Elle dénonce ces abattages de masse et le fait que « des choucas blessés pourront agoniser dans des souffrances atroces alors que leurs petits orphelins mourront de faim. »
Des oiseaux pourtant protégés
One Voice rappelle que les oiseaux concernés sont des corvidés qui bénéficient d’un statut censé les protéger, contrairement à leurs cousins les corbeaux freux et les corneilles, considérés comme nuisibles ou ESOD (espèces pouvant être classées comme « susceptibles d’occasionner des dégâts ») un peu partout en France. « La cerise sur le gâteau de la barbarie d’État : non seulement les autorisations sont publiées par dizaines par les préfectures pour tuer des oiseaux (déjà bien mal en point, vu la 6e extinction de masse qui a lieu en ce moment), mais ces oiseaux-là ne sont pas protégés par hasard ! Avec ces dérogations sur les Choucas des tours, chaque préfecture autorise donc en réalité ni plus ni moins leur extinction ! C’est toujours pareil : dès qu’il faut agir pour la planète, le climat ou les animaux, les intérêts humains privés passent systématiquement au premier plan, ruinant tout effort pour redresser la barre, tout espoir de changement. »
Les abattages favorisent la reproduction
« Dans de nombreux territoires, on constate trop souvent que les agresseurs méconnaissent totalement le comportement des choucas ! » L’étude récente de la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) de Bretagne, publiée au printemps 2022, expose que ces abattages annuels massifs ne permettent pas de réduire les dégâts et que les quotas fixés d’oiseaux à tuer ne reposent sur aucune justification scientifique. L’étude évoque également des pistes de réflexion autour de l’évolution des pratiques agricoles. « Nous ajoutons que ces dégâts sont discutables et ne sont pas forcément le fait des choucas… » Et de conclure : « Nous ne céderons rien et remettrons notre ouvrage sur le métier autant de fois qu’il le faudra pour la défense des choucas, des corneilles ou des corbeaux, ces oiseaux si intelligents. Nous demandons donc l’annulation et la suspension en urgence de ces quatre arrêtés qui autorisent un abattage massif et imminent de milliers d’oiseaux issus d’une espèce protégée. Rien ne justifie ces tueries légalisées qui interviennent en pleine période de nidification et d’élevage des petits ! »
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