Saumur. Invasion de fourmis : Où en est-on ?

Cela fait maintenant un peu plus d’un an que le quartier des Violettes à Saumur est envahi par des fourmis (relire nos articles). Il ne s’agit pas de n’importe quelle espèce de fourmis, mais de la Tapinoma Magnum. Les Tapinoma magnum sont petites, noires, de taille variables et quand on les touche, elles dégagent une très forte odeur de beurre rance. Cette espèce de fourmi invasive crée des supercolonies. Elle s’en prend aux jardins, aux arbres fruitiers, aux autres insectes et peut même causer des morsures bénignes si on les touche. On la distingue par la taille de ses colonies d’abord, elles sont géantes et se divisent rapidement, bien plus vite que la plupart des autres espèces. La ville de Saumur et Saumur Habitat traitent leurs espaces très régulièrement pour éviter la prolifération de cette espèce invasive. « La ville de Saumur traite ses espaces publics tous les 15 jours », relève Loïc Bidault, conseiller municipal en charge du dossier. Il estime, après de nombreux échanges avec les scientifiques tourangeaux spécialisés dans l’étude de cette fourmi, que « la lutte n’est efficace que si tout le monde met la main à la pâte et opère de concert. Il faut que toutes les personnes concernées traitent leurs extérieurs pour contenir et réduire la propagation. Je dis bien réduire, puisque nous savons qu’il sera difficile d’éliminer ces insectes. Les scientifiques travaillent actuellement sur la question, car s’ils connaissent bien l’animal, lutter contre sa prolifération est une autre question. »

Des actions mises en places

Pour lutter contre la Tapinoma Magnum, les particuliers doivent faire appel à des entreprises spécialisées « et dont les personnels ont des certifications pour l’utilisation des produits phytosanitaires », poursuit l’élu. Et d’ajouter : « pour le moment il semblerait que le travail que nous menons porte ses fruits et tout ce que l’on a mis en place prend de l’ampleur. Les traitements semblent donner quelques résultats. Pour inciter les habitants à traiter collectivement, nous avons mis en place une campagne de communication avec la distribution de flyers informatifs, et une aide financière de 50 euros par an renouvelable durant 3 ans pour aider les habitants à financer les traitements. Les devis des entreprises vont de 90 à 130 euros pour réaliser les trois traitements qu’il faut faire dans l’année. » À noter qu’environ 250 foyers sont potentiellement impactés par cette invasion. « On observe une légère progression du territoire de la Tapinoma, mais cela n’est pas aussi important que l’on aurait pu le croire. Ce qu’il faut c’est absolument éviter le transport de cette fourmi avec les matériaux ou remblais, notamment lors de chantiers. Il ne faut surtout pas les disperser. Nos équipes restent vigilantes et gardent un œil dessus. Je suis moi-même quasiment tous les jours dans le quartier des Violettes », explique-t-il.

Un sujet encore méconnu qui fait du bruit

Un bilan sera dressé au mois d’octobre prochain avec les habitants pour faire un point sur la situation et actions menées. Quoi qu’il en soit ce phénomène est assez récent et il reste encore à découvrir comment lutter efficacement contre ces fourmis. « Il faut absolument agir le plus tôt possible lorsque le phénomène est observé. J’ai échangé avec mon homologue d’Ancenis ou ce phénomène a aussi été constaté. J’ai conseillé d’agir vite avant que cela ne s’étende. Il semblerait également qu’il y ait parfois un impact sur le réseau électrique. Des coupures de courant ont déjà été constatées. On s’est rendu compte que des matériaux utilisés dans les premières générations de compteurs Linky attiraient les insectes, matériaux qui ont depuis été retirés et changés. On en apprend tous les jours », conclut Loïc Bidault. Le cas saumurois de l’invasion de fourmis fait le tour de l’hexagone, puisque de nombreux titres de presse ont traité du sujet. Ce lundi matin, une équipe de TF1 était justement en tournage à Saumur pour couvrir le sujet. Un reportage a été diffusé ce jour au journal télévisé de 13h.

Le replay du JT de TF1 de ce lundi 16 mai