Histoire locale. Rou-Marson, une histoire riche née de trois villages

Commune du Saumurois d’une superficie totale de 12,66 km², Rou-Marson compte 700 roumarsonnais et roumarsonnaises. Elle se situe au sud-ouest de Saumur. Actuellement composée de trois villages (Rou, Marson et Riou), Rou-Marson résulte du rattachement, par ordonnance royale du 8 mars 1846, des communes de Riou-Marson et de Rou, elles-mêmes anciennes paroisses. Retour sur l’histoire de cette petite commune.

Dans les temps anciens, la contrée était habitée par les Gaulois, puis par les Romains, et enfin par les Francs. Elle fut évangélisée au IVe siècle par saint Martin, évêque de Tours. Elle était couverte, vers l’ouest et le nord, de taillis et de bruyères, et contenait des terres basses et marécageuses qui n’étaient ensemencées que deux ans sur trois. Rou (Ruu en latin) et Riou doivent sans doute leur nom à la voie romaine de Saumur à Doué qui les traversait, et à la proximité de petits cours d’eau dont le Douet, affluent du Thouet. Marson doit son nom à son étang (du celtique Mar, grande étendue d’eau qui a donné Marcum en latin, puis Marezon ou Marczon).

Rou

La seigneurie de Rou avait le titre de châtellenie dès le début du XVIIe siècle, et relevait féodalement de Cinq-Mars la Pile en Touraine. La maison seigneuriale, aujourd’hui disparue, était située à l’est du bourg de Rou et dépendait, comme Riou-Marson, de la paroisse de Chétigné, ainsi que neuf autres maisons du bourg. Elle appartenait en 1386 à Jean Douay et de 1470 à 1495 à Jean Fromentières dont le nom resta longtemps attaché au domaine. On disait encore au XVIIIe siècle « le fief et seigneurie de Saint-Sulpice de Rou, alias Fromentières ». Au XVIe siècle, il y avait six prêtres sur le territoire qui forme aujourd’hui la commune. Il y avait à Rou, deux notaires et plusieurs sergents (ou huissiers) pour une population d’environ 250 âmes. Ceci était dû à l’ignorance de la population et aux nombreuses écritures nécessitées par la complexité des droits féodaux. Au XVIIe siècle, la seigneurie de Rou passa à la famille de Launay comme en témoigne la sépulture d’Hercule de Launay, inhumé dans l’église de ce lieu le 29 octobre 1702. On compte aussi parmi les seigneurs de Rou, Charles François de Salles en 1717 et Louise Charlotte Leroux des Aubiers en 1744. En 1697, la paroisse de Rou comptait 32 feux ou familles, pour la plupart des vignerons, et 87 communiants. En 1726, la population de Riou-Marson était de 244 habitants, celle de Rou de 192 habitants, soit 436 habitants au total.

Riou

Le village de Riou formait, au XIXe siècle, une longue rue anciennement pavée et creusée dans le flanc du coteau. Elle correspondait à l’antique voie romaine de Saumur à Doué, fréquentée jusqu’à la fin du XVIIIe, par les marchands du Poitou, du Maine et de Normandie. Dans les champs des Pierres Longues s’élevaient des peulvans. Le dernier fut détruit vers 1820. Le manoir seigneurial, dont il subsiste encore d’épaisses murailles et une tour en ruines, avait été acquis vers 1313 par l’abbé de Saint-Florent. Il formait le centre « d’un grand et beau fief et hostel noble », arrenté au XIe siècle à la famille d’Aubigné. Il existait enfin à Riou une chapelle régulière, ou prieuré Saint-Nicolas, dépendant de l’abbaye de Mélinais.

Marson et son château

Le village de Marson, ancien fief et seigneurie relevant de la Tour de Ménives, a appartenu aux familles de la Grézille (XIIe-XVe), de Quatrebarbes (1481-1644), l’une des plus anciennes familles nobles de France, de Maillé Brézé au XVIIe, de Bourbon (1650-1747), Baillou de la Brosse (1814-1915) et Fricotelle jusqu’en 1970. Selon certains historiens, l’origine du château de Marson remonterait au Xe siècle. En l’an 987, l’un des vassaux de Geoffroy Grisegonelle, comte d’Anjou, s’étant révolté, ce prince l’assiégea dans son château de Marson et y mourut d’une maladie subite. En 1600, il y avait deux moulins à eau dans le parc du château, un autre entre Marson et Riou (lieu-dit « le Moulin ») et deux moulins à vent près du chemin de Marson à Verrie. À cette époque, le seigneur de Marson avait droit de moyenne justice et pouvait donc avoir un gibet à deux piliers. En 1635, le château fut vendu à Urbain de Maillé-Brézé, époux de Nicole du Plessis, sœur du cardinal de Richelieu. Sa fille, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, épousa en 1641, Louis II de Bourbon, prince de Condé, qui devint seigneur de Marson par cette alliance. Le curé de Chétigné, dont dépendait l’église de Marson, eut parfois du mal à maintenir son autorité sur « ces chapelains qu’on voit sans cesse… s’élever et prétendre contre ses droits ». Le 27 mars 1715, il dut même faire descendre la cloche neuve et effacer le titre de curé qu’y avait fait inscrire Abel Valette, son vicaire récalcitrant.

Des monuments qui ont vécu et changé

Le 15 août 1762, le chœur de l’église s’écroula. Il fut reconstruit et lambrissé en 1764 par les soins de M. Le Royer de Chantepie, curé de Chétigné et de Marson. L’année suivante, le grand autel fut démoli et placé au bas du grand vitrail du pignon. En 1766, une sacristie, supprimée en 1984 lors des travaux de restauration, fut construite aux frais du curé. En 1798, le château de Marson, tombé en ruines, ne se composait plus alors que « d’une chambre basse à feu, d’une chambre haute avec cheminée au-dessus, de deux petites chambres, trois chambres à côté…; au haut de la cour, est une grange et plusieurs gardes monceaux; au-dessous… sont des écuries, une boulangerie sous le roc et plusieurs caves et caveaux, grande porte sous laquelle existe un ancien pigeonnier ». En 1814, la famille Baillou de la Brosse le racheta et transforma entièrement le domaine. Le cours du ruisseau, longeant le parc à l’ouest, fut détourné, les anciens moulins détruits, de nouvelles servitudes édifiées à la place des anciennes ainsi qu’un portail monumental à créneaux et mâchicoulis. Le nouveau château fut construit sur les bases de l’ancien château médiéval, notamment aux angles sud et sud-ouest. Cette construction, achevée en 1865, a été réalisée sous la direction de Joly Leterme, architecte des Monuments historiques, connu pour ses nombreuses réalisations.

En 1834, Riou-Marson comptait 280 habitants et Rou, 265 habitants, soit 545 au total. En 1846, au moment de leur rattachement la population n’était plus que de 481 habitants.

Source : http://www.rou-marson.fr/Historique-45.php

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