Saumur. Les forces de l’ordre ont débloqué le site de RTE

Ce vendredi 8 avril vers 6h du matin, une soixantaine de gendarmes venus de Vendée sont intervenus sur le site bloqué depuis 5 semaines de RTE (relire nos articles). Les forces de l’ordre sont arrivées avant les salariés de l’entreprise qui observent une grève tournante depuis le 7 mars dernier pour demander une revalorisation salariale. Ils ont empêché les grévistes de rentrer sur le site et ont fait appel à une société pour enlever les différents éléments qui avaient été placés par les salariés pour bloquer l’accès à l’entreprise : bennes de camion, braseros, tourets… L’intervention s’est déroulée sans altercation : « Nous sommes arrivés vers 7h15 pour le piquet de grève comme chaque jour et à notre arrivée, nous sommes tombés sur les gendarmes. Nous sommes restés très calmes et non violents. On leur a dit bonjour, de loin puisqu’ils étaient tout de même armés. La violence ne vient pas de nous, elle vient de la direction. Durant 5 semaines de blocage, nous n’avons jamais impacté les citoyens, nous n’avons jamais coupé l’énergie. Par contre la première action de la direction a bloqué toute une partie de Saint-Lambert-des-Levées », souligne amer Pascal Tournecuillert représentant CGT du site saumurois. Pour rappel, les salariés grévistes étaient sous le coup d’une décision d’expulsion ordonnée par le tribunal qui n’avait jusqu’à maintenant pas été mise à exécution. Une société de sécurité privée a été embauchée pour empêcher un nouveau blocage du site.

« Le seul message est celui du non-dialogue »

Selon le délégué syndical, les agents de RTE sont « en colère et particulièrement déçus ». Il estime que « le message renvoyé par la direction est celui du non-dialogue. Ils n’entendent pas négocier les salaires. Le seul message qu’ils envoient est celui de la violence patronale. Ils ont le comportement d’oligarques macronistes », lance-t-il acerbe. Il ajoute : « ils estiment qu’il n’y a pas de problème de pouvoir d’achat et qu’il n’y a pas de problème de salaire, étant donné que l’on est juste au-dessus du SMIC. C’est difficile à entendre de la part de personnes qui gagnent 1 000 euros par jour et se sont augmentées de 26% sur les deux dernières années. Pour nous par contre, l’inflation a bel et bien été là avec 4,6% d’augmentation de mars 2021 à mars 2022. J’avais une autre conception du dialogue social en entreprise, vraiment, notamment avec une direction locale qui n’a pas d’état d’âme pour appliquer des ordres comme celui-ci. »

La mobilisation n’est pas terminée

Les grévistes restent cependant déterminés et ne comptent pas s’arrêter là. « Il va falloir que l’on se réinvente et on va trouver une autre forme d’action. Cela ne sera pas forcément un blocage du site, mais les salariés viendront en grève et n’effectueront pas les chantiers, ce qui empêchera également la machine de tourner. Dès lundi je pense que cela va repartir. Nous sommes déterminés et en colère et cette arrogance de la direction va se payer », conclut-il avant de retourner organiser une future mobilisation.