16 et 17 septembre à Baugé-en-Anjou. Journées européennes du patrimoine : une ville riche et insolite

Baugé-en-Anjou se prépare à dévoiler sa richesse patrimoniale lors des Journées européennes du patrimoine des 16 et 17 septembre 2023.
Le clocher tors du Vieil-Baugé.

Forte d’une histoire millénaire, ancienne sous-préfecture, Baugé-en-Anjou est réputée pour son patrimoine architectural unique. Son château, son apothicairerie, ses clochers tors, sa vraie croix et son dolmen représentent les principaux atouts touristiques d’une commune qui compte une vingtaine de demeures classées et plus d’une centaine d’immeubles remarquables. Cette richesse patrimoniale lui a permis d’obtenir plusieurs labels (Plus beau détour de France, Petites cités de caractères, Village de charme). Dans le cadre des 40Journées européennes du patrimoine, qui se dérouleront les 16 et 17 septembre, un grand nombre de lieux incontournables de notre territoire auront le plaisir d’accueillir des visiteurs en conquête de savoir sur les richesses baugeoises. « Notre territoire riche de culture et de patrimoine offre une panoplie de coins indispensables à visiter », annonce Luc Gourin, adjoint au maire en charge du tourisme. Parmi eux, l’église Saint-Denis à Pontigné, l’une des plus belles de l’Anjou ! Remarquable par son clocher tors et son architecture angevine dite « Plantagenêt ». On y admire la richesse des sculptures, la polychromie des chapiteaux et la qualité des peintures murales des XIII-XVe siècles dont certaines ont été mises à jour récemment. C’est au cœur du Manoir de Clairefontaine (XVe), classé Monument Historique, que le temps d’un instant les esprits s’évadent dans son parc ressourçant de 50 ha. Ce week-end découverte met en lumière des lieux incontournables tel que le Palais du roi René, l’Hôtel-Dieu, L’apothicairerie, les Grands Moulins, le Manoir de la Valette, le Château de Montivert, le Manoir de Chandio, le Tribunal de Baugé et bien d’autres encore. Les Journées européennes du patrimoine, c’est aussi un moment rempli de surprises pour petits et grands. Au Palais du roi René, la compagnie Plantagenêt fera voyager dans le temps à travers des contes d’histoires d’autrefois et réveillera les papilles avec les épices et breuvages médiévaux. À Baugé, la boule de fort dévoilera se véritable histoire et évoquera de nombreuses légendes, tout cela en démonstration et initiation pour le plaisir de chacun. Tout au long de week-end de septembre, des animations pour tous les goûts : spectacle aux Grands Moulins, balade gourmande à Vaulandry, circuit historique à Clefs, cinéma de plein-air… Ce sera aussi l’occasion pour les sites ouverts au public de livrer leurs secrets aux amoureux et curieux du patrimoine français. Le programme détaillé des visites et animations est disponible à l’Office de tourisme et à télécharger ici.

Quinze lieux, quinze histoires insolites sélectionnés par la ville

Baugé-en-Anjou et ses quinze communes déléguées cachent des lieux mystérieux qui ont traversé les siècles. Petite sélection de quinze sites à découvrir tant pour leur histoire que leur côté insolite.

Baugé – La maison de l’Octroi : « Cette demeure abritait le bureau central et de recette à l’octroi, un impôt sévère perçu par la commune à l’importation de marchandises. Il fut supprimé en 1791 car il était considéré comme arbitraire et favorisait les nobles et les bourgeois. Finalement rétabli mais reconsidéré comme une douane intérieure entravant la libre circulation des marchandises, il fut définitivement aboli après la Première Guerre Mondiale. »

Bocé – Le château de Parpacé : « Le nom de ce haut donjon médiéval du XIVe siècle, déjà attesté en 1077 et dominant la région, « Parpeciacus » en latin, s’est formé sur un ancien mot de patois et de parler de l’Anjou : « parpe ». Cela peut se traduire par « pierre humide ». Mal orthographié de nos jours, « Parpecé » est donc « la forteresse humide ». Il est amusant de préciser que les seigneurs se sont d’ailleurs souvent efforcés d’en améliorer le confort après sa transformation en habitat. »

Chartrené – Le château du Prieuré : « Durant la Seconde Guerre Mondiale, le maire de Chartrené refuse d’engager plus de dépenses envers les 55 réfugiés venus de Paris et les 130 réfugiés venus d’Amiens, qu’il espère voir déguerpir rapidement. Il prend alors l’indélicate décision d’installer les vieillards, les femmes et leurs enfants dans le vieux château, pratiquement sans vivres ni confort. Heureusement, ils ont pu compter sur l’amabilité des habitants qui ont partagé le peu qu’ils avaient. »

Clefs Le château de la Bertraie : « En 1871, lors de la guerre menée par Napoléon III, l’armée prussienne parvenue jusqu’à Clefs en passant par les sous-bois, y massacre tous les habitants sur son passage. Prévenus de la présence des Prussiens au château de la Bertraie, le célèbre commandant Maillé et son bataillon s’y rendent et occupent les communs, le parc, la grande route et les bois, au-delà du ruisseau du Mélinais. Lors des premiers coups de feux, les ennemis durent se replier jusqu’aux faubourgs de La Flèche. »

Cheviré-le-Rouge – L’église Saint-Médard : « En 1437, le roi René autorise le chevalier Robert de Domaigné, seigneur du château de la Roche-Hue, à « fortifier et faire emparer et mettre en état de défense le plus convenablement que faire se pourra » l’église de Cheviré-le-Rouge et la cave du Bouil dont il aura la charge de capitaine et de garde. En effet, ces fortifications étaient destinées « pour le bien et retrait du povre peuple et de leurs biens » qui fuyait les ravages causés par les troupes anglaises durant la guerre de Cent Ans. »

Cuon – Vilbouey : « Cette ancienne seigneurie du XIe siècle possède, selon la légende, un trésor caché dans d’antiques et immenses caves voûtées dans les champs, retrouvées en partie et par hasard vers 1870, par un fermier qui en a fait son cellier. Le plus intéressant dans cette histoire de trésor imaginaire c’est qu’historiquement « Villebouvet » (la Villa Boveacus) se traduit par « le domaine de cave profonde ». En effet, l’Abbaye de Saint-Aubin d’Angers qui possédait la paroisse y avait de nombreuses vignes. »

Echemiré – La pierre du Coq et de la Poule : « Ce mégalithe est considéré comme un autel sacrificiel doté d’un polissoir. Il s’agit en réalité d’un ancien totem-idole effondré, dédié à la divinité solaire celte « Irmensul ». Elle était représentée par des pierres empilées vers le ciel, en l’honneur du soleil. « Hir Moen Sul » signifie « Longue Pierre Soleil » en celtique, tout comme « Menhir » signifie « Pierre du soleil » en breton. De nos jours, ce n’est plus son ombre qui tourne avec le soleil mais la pierre avec le chant du coq. »

Fougeré – Le Bourg : « Autrefois, la baronnie de Fougeré appartenait au duc Jean Ier d’Alençon et se nommait Fougères. Aujourd’hui, le Baugeois a oublié ce seigneur normand, qui faillit mettre fin à la guerre de Cent Ans à Azincourt. En 1515, six ans avant la bataille du Vieil-Baugé, il blesse le petit frère du roi d’Angleterre, heurte de sa hache le cimier d’Henri V, lui ôtant sa couronne et tue le duc d’York. Voyant cela, le traître gallois Dafydd Gam, exécute le duc d’Alençon avant de tomber sous la vindicte normande. »

Le Guédeniau – Le Brocard : « Mille ans plus tôt, le seigneur Daniel de Gué (ou « du Gué » selon l’époque) donnait son nom à la commune traversée par le ruisseau du Brocard. Une légende populaire assez ancienne raconte que ce cours d’eau doit son nom à un jeune chevreuil mâle (un brocard) de la forêt de Chandelais qui serait tombé fou amoureux d’une sirène féerique qui vivait à sa source. Il s’agirait plutôt d’une déformation issue de l’ancien français « Broquart » qui désignait un pêcheur à l’appât au XIIIe siècle. »

Montpollin – Les caves Najars : « Cet antique et mystérieuse endroit tient son nom d’une tribu lygienne (une civilisation apparentée aux Celtes qui fut repoussée par les envahisseurs gaulois). En Anjou, cette lutte donna naissance au peuple celto-gaulois. Le terme « Najar » signifie « riche en eaux ». Les caves Najars sont donc tout simplement des caves inondées, connues depuis l’époque pré-indo-européenne. Il est d’ailleurs bon de souligner que Montpollin fut le théâtre d’une longue guerre de territoire entre Ligures et Gaulois. »

Pontigné – Le château de Grésillon : « Depuis 1953, cette maison culturelle de l’espéranto (une langue construite, proposée en 1887 par un médecin ophtalmologiste, pour faciliter la communication entre tous ceux qui n’ont pas la même langue maternelle) accueille un grand nombre d’étudiants en linguistique venant du monde entier. La Kulturdomo de Franclandaj Esperantistoj fut fondée en 1951 par Henri Micard, un instituteur français engagé dans l’éducation populaire, la pédagogie Freinet, le syndicalisme et l’espéranto. »

Saint-Martin-d’Arcé – La pierre Frite : « L’antique menhir de la pierre Frite, haut de 1,50m, était autrefois frotté d’huile lors de rituels druidiques et situé dans un petit bois. Selon la légende, il tournerait sur lui-même à minuit en présence de revenants, de loups-garous ou de gobelins. Il fut déplacé dans le jardin d’une ancienne ferme à la sortie du bourg qui porte le même nom. Le terme de « Frite » n’a aucun rapport avec la pomme de terre mais est tout simplement une altération locale de « Fiche » signifiant « enfoncé ». »

Saint-Quentin-lès-Beaurepaire La maison des Laveuses : « La maison des Laveuses, parfois appelée la maison des Lavandières, fut construite auprès du lavoir entre 1850 et 1880 par l’abbé Thaumin afin de permettre aux femmes d’y faire bouillir leurs eaux et de s’y réchauffer, lors des longues journées de lessives hivernales, grâce à une cheminée. Il n’est pas osé de préciser qu’il s’agit de la toute dernière maison de ce type en Maine-et-Loire ! Elle fut restaurée en 1990, elle accueille désormais une bibliothèque, la Maison des liseuses, depuis 2014. »

Vaulandry – Le château de Turbilly : « Avant que Jehan Dosdefer ne transforme les lieux en véritable forteresse en 1445, avec l’autorisation du roi René, Turbilly était une « colonia ». Dès l’an 862, le hameau de la colonie de Turbiliacus, ancien domaine gallo-romain, est restitué par Charles le Chauve aux moines de l’Abbaye de Saint-Martin-de-Tours. En 1750, Turbilly est érigé en un puissant marquisat et l’emblématique Marquis de Menon de Turbilly, père du comice agricole, entrera dans l’histoire de l’agriculture française. »

Le Vieil-Baugé – Le manoir de Clairefontaine : « Il s’agit d’une ancienne grange viticole du XIIe siècle, tenue autrefois par les moines de l’Abbaye cistercienne de Notre-Dame-du-Loroux, à Vernantes en Maine-et-Loire. Les moines cisterciens vont faire fructifier l’immense exploitation grâce à leur fortune jusqu’au XVe siècle où Clairefontaine devient un logis noble. En 1872, lors de fouilles, on y découvrit plusieurs sépultures du XIVe siècle et une amulette portant l’inscription d’une ancienne mariale : « Ave Regina caelorum. Ave Domina ». »

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