Montsoreau. Un des plus anciens mariniers de Loire cesse son activité historique

Après 19 ans à voguer le long des rives de Candes-Saint-Martin, Montsoreau et Saumur, L’Amarante, gabare de tourisme iconique, et son propriétaire, Robin Delaporte, ont cessé d’accueillir du public depuis la mi-octobre 2024 pour des raisons économiques.

Tout a commencé en 2005 par une belle histoire de famille. Un père et ses deux fils mettent à flot une gabare construite dans leur propre atelier de Candes-Saint-Martin. L’idée dès lors : se promener au fil de l’eau et proposer un autre point de vue sur la patrimoine ligérien. Une activité hyper locale donc, qui ravit les voyageurs s’arrêtant dans la région, à tel point que le bateau se voit allongé de près de 10 mètres en 2016 pour frôler les 30 mètres de long. Comme pour de nombreux exploitants et entrepreneurs, la période du Covid de 2020 a mis un coup de frein sévère à l’activité, mais Robin Delaporte relativise, les aides de l’État étaient là, la reprise post-confinement, par contre, non. Naviguer sur la Loire avec les touristes demeure une activité saisonnière assez fragile économiquement parlant et le redémarrage tant attendu n’a pas vraiment eu lieu. En cause, la dégradation de la météo sur plusieurs étés successifs, rendant les balades en bateau moins attrayantes. Les conditions de navigation se sont également détériorées, en partie à cause du changement climatique. Plusieurs épisodes de sécheresse ont vu les parcours se raccourcir, faute d’eau. La faune et la flore ont aussi évolué, avec la prolifération des cyanobactéries ou la raréfaction des insectes éphémères.

Robin Delaporte à bord de L’Amarante

Un chapitre se clôt, un nouveau s’ouvre

“Le bateau doit vivre une nouvelle aventure” nous confie-t-il alors qu’il souhaite se tourner vers de nouveaux horizons. “Passé l’émotionnel, les chiffres sont là”. Vendre le bateau apparaît comme l’alternative la moins hasardeuse. “On n’a pas osé augmenter nos tarifs vu le contexte. On a testé d’autres formules après le COVID mais on s’est retrouvé assez limité.” Aujourd’hui, alors que des acheteurs semblent s’intéresser à L’Amarante, qui pourrait connaître une seconde vie, son batelier souhaite remercier tous les clients qui sont venus ou revenus et qui ont partagé avec lui des tranches de vie et toutes sortes d’émotions au rythme imposé par le fleuve. C’est une page du patrimoine local qui se tourne, le bateau mouille toujours sur le quai Philippe de Commines, dans la commune de Montsoreau en attendant preneur.

Infos pratiques : Pour plus de renseignements, contactez info@bateauamarante.com.

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