Michel Barnier nommé Premier ministre, les réactions en Anjou

Emmanuel Macron a nommé ce jeudi 5 septembre l'ancien ministre et commissaire européen de droite Michel Barnier Premier ministre, 60 jours après le second tour des législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité, suscitant l'ire de la gauche mais une réaction plus attentiste du Rassemblement national.
©Ludovic Marin - AFP

Avec AFP

A 73 ans, Michel Barnier, issu des Républicains (LR), devient le plus vieux Premier ministre de la Ve République, succédant ainsi au plus jeune Gabriel Attal, 35 ans, qui avait été nommé en janvier seulement et était démissionnaire depuis 51 jours. Le nouveau Premier ministre, qui sera soutenu par le camp présidentiel et les LR, mais sans majorité, va devoir tenter de former un gouvernement susceptible de survivre à une censure parlementaire, pour mettre fin à la plus grave crise politique depuis 1958. Le président « l’a chargé de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français », a déclaré l’Elysée dans un communiqué. Emmanuel Macron « s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement », a ajouté la présidence. En attendant, les ministres démissionnaires vont eux rester en fonctions pour continuer de gérer les affaires courantes le temps des négociations. Avant d’opter pour Michel Barnier, le chef de l’Etat, qui voulait éviter au maximum le risque de censure immédiate, avait épuisé plusieurs autres cartouches, de Bernard Cazeneuve à gauche à Xavier Bertrand à droite, en passant par le président du Conseil économique, social et environnemental Thierry Beaudet pour la société civile. Le nouveau Premier ministre, qui fut aussi candidat malheureux à la primaire du parti Les Républicains en vue de la présidentielle de 2022, hérite d’une tâche aux allures de mission impossible, tant aucune coalition viable n’a jusqu’ici émergé et tant les différents acteurs sont en embuscade. Il devrait réunir 235 sièges avec le bloc central (166 sièges), les LR (47) et le groupe Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires, 22), loin de la majorité absolue (289), seul paratonnerre contre la censure. En face, le RN et ses alliés alignent 142 sièges et le Nouveau front populaire (NFP) 193 sièges.

Les réactions en Anjou

Anne-Laure Blin, députée LR Saumur-Nord : « Au 51e jour, la fumée blanche est enfin sortie de l’Élysée. Les Français attendent des mesures fortes pour revaloriser le travail, maîtriser l’immigration et redresser les comptes publics. Tous mes vœux de réussite à Michel Barnier dont le défi est immense pour la France. »

Florence Dabin, Présidente du Département de Maine-et-Loire : « Je félicite Michel Barnier pour sa nomination au poste de Premier ministre. Un homme d’expérience, qui je l’espère saura rassembler pour former un gouvernement. Nous avons besoin de stabilité et d’actions au service des habitants de notre pays. »

Stéphane Piednoir, sénateur LR de Maine-et-Loire : « Mes très sincères félicitations à Michel Barnier pour cette nomination ! A la fois ferme et habile, il doit faire face à l’immense défi de rassembler autour d’un projet politique. Je lui souhaite beaucoup de courage, et il n’en manque pas ! »

Grégory Blanc, sénateur de Maine-et-Loire, membre du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires : « Emmanuel Macron a retenu le choix de Marine Le Pen. Ce gouvernement va s’aligner sur les volontés de l’extrême droite pour éviter la censure. Contresens démocratique grave : le Front Républicain a gagné l’élection, Macron devait accepter et travailler un compromis en son sein. »

Emmanuel Capus, sénateur Horizons de Maine-et-Loire : « Sincères félicitations à notre nouveau Premier ministre, Michel Barnier. Un homme d’Etat dont l’expérience, notamment d’élu local, et l’engagement européen seront de précieux atouts face aux défis immenses et aux périls qui menacent la France. »

Parti radical de gauche de Maine-et-Loire : « Le Parti radical de gauche de Maine-et-Loire adresse ses félicitations républicaines à Michel Barnier pour sa nomination au poste de Premier ministre. Alors que Bernard Cazeneuve avait clairement annoncé qu’il abrogerait la réforme des retraites, le Parti radical de gauche de Maine-et-Loire regrette que plusieurs partis de gauche aient annoncé qu’ils le censureraient s’il était nommé Premier ministre. En refusant tout compromis alors qu’ils n’avaient pas la majorité des sièges, ces partis de gauche ont donné une porte de sortie au Président de la République pour nommer un Premier ministre de droite. La politique n’est pas un jeu où des enfants peuvent casser des jouets en disant non. Ce sont des choix politiques qui impactent la vie de millions de Français. En refusant l’hypothèse Cazeneuve, ces partis de gauche permettent à M. Macron de poursuivre une politique de droite aux détriments des salariés et des classes moyennes et populaires. Le PRG Centre Gauche regrette profondément qu’aucun compromis n’ait été possible autour de la candidature de Bernard Cazeneuve. Il appelle les Français qui croient en l’avenir de la gauche républicaine à en tirer les conséquences. »

Christelle Morançais, présidente de la Région Pays de la Loire : « Félicitations à Michel Barnier qui va devoir résoudre un redoutable paradoxe : faire preuve d’un immense courage pour s’attaquer aux défis vitaux qu’affronte le pays, à commencer par celui de la dette, au cœur d’un système politique qui, lui, apparaît plus figé, clivé et coupé des réalités que jamais. Je soutiendrai l’action du nouveau Premier ministre, si elle va dans le sens de la vérité et du courage – ce dont je ne doute pas ! »

Les Jeunes Socialistes de Maine-et-Loire : « Il y a maintenant 88 jours, Emmanuel Macron a pris seul la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, imposant ainsi au pays tout entier les lourdes conséquences de ce choix. Un choix qui a plongé le pays dans une crise institutionnelle sans précédent. Un choix qui a exacerbé les tensions et accentué les fractures au sein de notre pays. Un choix qui, au mieux, relève de l’irresponsabilité et de la précipitation, et, au pire, s’apparente à une offrande faite au Rassemblement National au lendemain de la débâcle électorale de la minorité présidentielle lors des élections européennes. Si des doutes pouvaient encore subsister, la crise politique à laquelle nous assistons désemparés depuis 55 jours – et la démission du gouvernement Attal – ne laisse plus place à l’incertitude quant aux véritables intentions derrière cette décision. Pour Emmanuel Macron, l’enjeu le plus important de ces 55 derniers jours que le pays a passé sans Premier ministre n’était pas d’éviter le risque de censure d’un nouveau gouvernement, pas non plus de respecter la volonté des français d’avancer collectivement au sein de l’arc républicain. L’enjeu, le plus grand pour lui était de trouver un Premier ministre qui ne reviendrait sur aucune des réformes menées par sa minorité présidentielle, qui ne reviendrait pas sur la réforme des retraites, sur la fiscalité, sur la loi immigration, sur la réforme de l’assurance chômage, … Emmanuel Macron a été mis en minorité par les électeurs et s’obstine à maintenir un cap qui n’est pas celui des français. En refusant obstinément de nommer Lucie Castets, ou toute autre personnalité issue des rangs du NFP, Premier ministre et en écartant le Nouveau Front Populaire de toute opportunité de gouverner, Emmanuel Macron a sciemment installé les jalons d’une crise démocratique sans précédent, plongeant ainsi le pays dans une situation inédite et périlleuse. En désignant un Premier ministre issu de la droite, Emmanuel Macron bafoue le vote de plus de 7 millions de françaises et de français qui ont fait le choix de placer le Nouveau Front Populaire en tête des élections législatives. En confiant la tête du gouvernement à Michel Barnier, membre du parti les Républicains – seule force politique ayant refusé de faire barrage au RN -, qui n’a aucune légitimité à prétendre gouverner la Nation, Emmanuel Macron envoie un signal clair : celui de rupture du front Républicain. Pire encore, cette nomination intervient après accord tacite de non-censure établi avec le Rassemblement National. En choisissant délibérément de s’associer avec le RN, son histoire et son idéologie, Emmanuel Macron trahit pour la seconde fois la confiance des millions d’électrices et d’électeurs qui avaient consenti à faire ce front Républicain. Le message envoyé aux français.es est clair : le macronisme est devenu le marchepied du lepenisme. Dans ce contexte de crise démocratique, nous, militant.es des jeunes socialistes du Maine-et-Loire réaffirmons avec force notre fidélité aux valeurs humanistes et républicaines du programme défendu par le Nouveau Front Populaire. Nous appelons tout.es celles et ceux qui partagent ces idéaux à nous rejoindre pour lutter contre cette décision individuelle et irresponsable qui abime notre démocratie. Nous appelons l’ensemble des député.e.s élu.e.s sur les fondements du Front républicain à respecter le mandat confié par leurs électeurs et à voter la censure contre le gouvernement Barnier. L’heure est grave. Si le “en même temps” du Président est sorti par la grande porte, c’est aujourd’hui le jeu de l’extrême droite qui entre par les fenêtres de l’Elysée. Il est de notre devoir collectif d’agir avec dignité et d’être à la hauteur des enjeux qui se dressent devant nous. Il est de notre devoir collectif de nous mobiliser contre cette décision qui entachera durablement le pacte républicain qui nous lie toutes et tous. Il est de notre devoir collectif de bâtir l’avenir de notre nation autour du programme commun porté par le NFP, en sachant faire preuve de compromis, mais sans jamais aucune compromission. »

Intersyndicale CGT, FO, FSU et CFTC de Maine-et-Loire : « Loin de prendre en compte le résultat des élections législatives qui est un désaveu complet de la politique menée par son gouvernement et les précédents, le président Macron tente par tous les moyens de constituer un gouvernement qui poursuivrait sa politique de régression sociale. Depuis plusieurs années et malgré la répression, les salariés se sont massivement mobilisés notamment lors des puissantes manifestations contre la réforme des retraites en 2023. Cependant, au lieu de prendre acte du résultat du scrutin, Emmanuel Macron s’entête et continue sa stratégie du chaos. Il poursuit inexorablement avec son gouvernement provisoire démissionnaire à promulguer des décrets, prépare un budget avec 10 milliards d’euros d’économie supplémentaire, poursuit la destruction des services publics (école, hôpital…). Il prépare également un PLFSS qui prévoit 1, 6 milliards d’euros d’économie en s’attaquant aux droits des assurés sociaux et demande la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage. Le MEDEF soutient sans réserve cette politique pour bloquer toute avancée sociale et amplifier une politique économique au service des puissants. Notre pouvoir d’achat continue à baisser, le patronat refuse d’augmenter les salaires et multiplie les plans de licenciements notamment dans l’industrie. Comme le martèle l’ensemble des organisations syndicales, pour que ce sursaut ne se transforme pas en sursis, il y a urgence à répondre aux exigences sociales en commençant par abroger la réforme des retraites, augmenter les salaires et les pensions, et les minima sociaux. L’intersyndicale départementale CGT, FO, FSU et CFTC exige la satisfaction des revendications : L’abrogation de la réforme des retraites ; L’augmentation des salaires et des pensions et l’égalité entre les femmes et les hommes ; Le financement et la défense des services publics ; Le développement de l’emploi industriel en lien avec les enjeux environnementaux ; La défense de la sécurité sociale ; L’abrogation des réformes de l’assurance chômage. Sans attendre, elle appelle également à multiplier les luttes pour la démocratie, la justice sociale et les revendications. Une organisation de jeunesse ainsi que certaines forces politiques ont pris leurs responsabilités en appelant au 7 septembre, pour Angers à 14h place du Ralliement, ce qui permettra au monde du travail de se mobiliser pour dénoncer le coup de force d’Emmanuel Macron. »

Elus Démocrates et Progressistes de la Région Pays de la Loire : Après une trop longue période de transition où le gouvernement démissionnaire a expédié les affaires courantes, le Président de la République a nommé Michel Barnier Premier ministre et l’a chargé de former un Gouvernement, comme le prévoit la Constitution. Nous remercions vivement Gabriel Attal pour son action à Matignon et sa présence aux côtés des Français, partout en France, notamment dans notre Région. Nous souhaitons à Michel Barnier de réussir : la situation économique et financière de la France nécessite de pouvoir prendre rapidement des décisions, à commencer par le vote d’un budget. Dans la situation politique et parlementaire inédite créée par les dernières élections législatives, le nouveau Premier Ministre devra mettre en œuvre une méthode de gouvernement originale pour bâtir des majorités textes par textes. Il faudra reprendre des chantiers interrompus (fin de vie, agriculture, éducation…), résoudre des problèmes urgents (crise du logement) et continuer à agir pour relever des défis de longue haleine (changement climatique, réduction des déficits et de la dette, lutte contre les violences, maîtrise de l’immigration…). La tâche est difficile et périlleuse, mais nous pensons que la longue expérience politique, locale, nationale et européenne, de Michel Barnier lui sera précieuse pour faire face à cette situation politique. Connu pour sa modération, son humilité et son sens du dialogue, il devrait pouvoir bâtir des majorités aux contours différents pour faire adopter les budgets et un certain nombre de textes de lois attendus par les Français. En tant que conseillers régionaux de Renaissance, du Modem et d’Horizons, nous souhaitons que Michel Barnier et son futur gouvernement continue à travailler en coopération et dans un esprit de décentralisation avec les collectivités locales, qui doivent elles aussi assumer leur part de responsabilité dans les défis à relever. Surtout, son parcours dans les institutions européennes, qui ne fonctionnent jamais en majorité absolue, fait de lui un négociateur, habitué à la recherche des compromis. Ces qualités lui seront très utiles pour dialoguer en permanence avec tous les groupes parlementaires et éviter ainsi la censure. Sa nomination pourrait aussi redonner du poids au gouvernement français en Europe. Le vote des Français aux élections législatives anticipées a fait émerger une Assemblée très divisée où aucun bloc n’a la majorité. Il est temps que les groupes parlementaires apprennent à dialoguer texte de loi par texte de loi sans rester bloqués dans des postures de radicalité et des carcans partisans. La France ne peut pas rester bloquée pendant deux ans et demi jusqu’à la prochaine élection présidentielle !

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?