Courrier du lecteur. Subventions : « Les petites associations menacées »

Bernard Wuthrich, ancien président de l'association Plein Ecran a tenu à écrire un billet pour alerter quant à la baisse des subventions aux associations par la Région Pays de la Loire. Une décision qui met en péril certaines structures, à l'image de l'association cinématographique saumuroise.

« En tant qu’ex-Président de Plein Ecran, je m’exprime ici à titre personnel et ne me sens donc lié par aucune obligation de réserve. Plein Ecran bénéficiait, depuis des années, d’une subvention de la Région de 2.000 €, ce qui représentait le tiers de son budget annuel de 6.000 €. L’essentiel des dépenses de l’association se trouvait dans l’accueil et l’hébergement des intervenants – généralement parisiens – ainsi que, part non négligeable, leur transport depuis Paris. Une autre part non négligeable de son budget était la communication, qu’elle soit écrite ou en ligne. En 2023, la Région nous a informés que, dorénavant, elle ne subventionnerait plus que les associations à rayonnement régional, associations dont le budget était égal ou supérieur à 20.000 €, opérant un raccourci à tout le moins surprenant entre le rayonnement d’une association et son budget. Sur tous les postes, Plein Ecran a dû resserrer considérablement les dépenses. Faire venir un ou une intervenante de Paris est devenu impossible sauf à sélectionner des films de l’ACID (Association des cinéastes indépendants et des distributeurs) qui, moyennant une cotisation raisonnable, paie les frais de déplacement des intervenants qu’elle nous propose. Nous avons dû également renoncer à faire imprimer affiches et flyers en nous débrouillant avec nos propres moyens. D’autre part, tout travail méritant salaire, nous avions l’habitude de régler, à nos intervenants, souvent bénévoles dans leurs associations respectives, un modeste défraiement, défraiement que nous avons dû, à notre grand regret, sérieusement réduire. L’association Plein Ecran, grâce à l’acharnement de son nouveau trésorier, a fait le pari de continuer son activité avec un budget minimum. Je ne peux que lui souhaiter de parvenir à maintenir le niveau d’exigence qui caractérise Plein Ecran depuis sa fondation. Deux questions, néanmoins se posent :
– Que vont devenir les petites associations, privées de tout ou partie de leurs subventions ?
– L’adage selon lequel on ne prête qu’aux riches se vérifierait-il une fois de plus ?
Dans tous les cas, bon vent à toutes les associations qui sont le lien indispensable au tissus social de nos sociétés. »

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