Chênehutte. Des habitants s’opposent à l’implantation d’une antenne 5G de 42m de haut dans « un espace préservé »

Un collectif d’habitants de Chênehutte, commune déléguée de Gennes-Val de Loire, s’est récemment formé pour s’opposer à un projet d’implantation d’une antenne 5G sur la commune.

Les habitants disent en effet avoir découvert un panneau de permis de construire fin avril, un panneau visiblement « dissimulé dans un bosquet » et « non-visible depuis la route ». Puis ce panneau, probablement à la faveur d’un vent contraire, s’est retrouvé couché dans l’herbe plusieurs semaines durant, laissant ainsi apparaître l’information d’implantation d’une antenne 5G sur le secteur. Aussitôt, le collectif d’habitants s’est lancé dans la rédaction d’une pétition à destination de la maire de Gennes-Val de Loire, Nicole Moisy, en se réunissant autour d’une association créée pour l’occasion : Vivre à Chênehutte.

Un secteur à préserver

Au travers de cette pétition, les Gennois disent vouloir préserver le patrimoine architectural, historique et naturel de leur petite commune ligérienne, labellisée Petites Cités de Caractère, prisée des Saumurois comme des nombreux touristes. « Chênehutte est en une commune riche de son histoire et de son patrimoine exceptionnel. Désireux de respecter et d’entretenir l’équilibre écologique du paysage, soucieux de protéger la biodiversité, nous veillons à accorder nos modes de vie au mondes animal et végétal qui nous entourent. Conscients et fiers de vivre sur un territoire qui fait partie du Parc Loire Anjou Touraine. Nous veillons également à ne pas porter atteinte à l’esthétique du paysage ni à la cohérence des éléments qui le composent. Les Architectes des Bâtiments de France y veillent également, de façon même parfois très stricte, interdisant ici une construction d’abris en bois, réglementant une extension de maison, une ouverture de fenêtre, imposant un nuancier de couleurs à une habitation isolée que nul ne peut voir, etc. Paradoxalement, leur avis ne devient que consultatif lors d’un projet d’implantation d’Antenne métallique 5G de 42 mètres ! », fustige l’association.

Quels impacts sur la santé et le paysage ?

Les pétitionnaires soulignent qu’un « certain nombre de faits inacceptables » sont venus motiver leur action. Ils déplorent que « le panneau du permis de construire a été posé dans la semaine du 20 avril 2024 alors même qu’il aurait dû l’être le 29 mars ». Le collectif regrette également que « ce projet d’antenne 5G n’a aucunement été communiqué » et désapprouve « cette façon d’agir souterraine, totalement irrespectueuse des habitants ». Ils s’inquiètent aussi quant à leur santé et celle de la faune locale en raison des ondes émises par ce mât d’acier. Ils avancent également le fait que cette antenne pourrait faire perdre « 20% de la valeur » de leurs biens immobiliers situés à proximité. Les habitants ont contacté le Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine qui leur a signalé « qu’ils n’avaient pas été consultés par la mairie comme c’est l’usage ». Ainsi, les riverains ont demandé à rencontrer l’édile qui les a reçus en mairie le 17 mai dernier. « Nous avons demandé l’organisation d’une réunion publique d’information. Depuis, silence radio. Entretemps, une dizaine de résidents ont envoyé des lettres recommandées à la mairie pour demander l’annulation du permis de construire. » Dans une lettre ouverte, en date du 16 juin, adressée à Nicole Moisy, l’association précise également que le panneau du permis se trouve en limite de l’ENS du Ruisseau de l’Enfer, un Espace naturel Sensible répertorié par le Département. « Ces E.N.S. ont pour objectif de « protéger un patrimoine naturel, paysager ou géologique de qualité, qui se révèle menacé ou vulnérable par l’urbanisation, le développement d’activités ou des intérêts privés ». Or, votre autorisation d’urbanisme permettrait de construire cette antenne de 42 mètres de haut à moins de 100 mètres de cet ENS !! Incohérence, légèreté, ou cynisme ? », écrit-elle.

Pour aller plus loin : Rendez-vous sur ce lien pour retrouver la pétition et sur ce lien pour lire la lettre ouverte envoyée à Nicole Moisy, maire de Gennes-Val de Loire.

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