Si nous devions remonter dans le temps pour trouver une origine à ce type d’habitation, il faudrait aller jusqu’aux prémices de l’humanité, à l’époque néolithique, c’est-à-dire au moment où les hommes et les femmes ont commencé à se sédentariser, ainsi, les grottes ne servaient plus d’abris périodiques mais bel et bien de logements. D’ailleurs le terme “troglodyte” vient du grec “trogle” et “dyeie” qui signifient littéralement “pénétrer/plonger dans la caverne”. Commode, il ne nécessite pas de matériaux de construction et offre une défense presque totale face aux menaces extérieures. De même, il subit peu les aléas météorologiques ou climatiques puisque la température à l’intérieur de ses cavités ou de ses boyaux ne varient que très peu tout au long de l’année. L’un des facteurs facilitant est évidemment que la roche d’une région soit suffisamment solide pour ne pas s’affaisser mais également assez tendre pour être creusée et aménagée, et vous l’aurez compris, le tuffeau du Maine-et-Loire possède ses deux caractéristiques, ce qui fait de la Vallée de la Loire la zone la plus représentative de la vie troglodytique.
Au-delà d’être encore le lieu de vie de plusieurs milliers de personnes en France, l’habitat troglodytique offrait d’autres avantages liés à ses caractéristiques intrinsèques. Il était, notamment durant tout le Moyen Âge, un moyen indispensable pour stocker et surtout conserver les denrées alimentaires dans un environnement naturellement rafraîchi. Ce mode de vie était par ailleurs répandu dans le monde entier et servait à toutes les étapes de l’existence. Nombre de vestiges souterrains sont en effet liés aux rites funéraires ou religieux. De nombreux sites visitables dans la région sont aussi le fait de l’exploitation minière puisque la pierre de tuffeau était particulièrement prisée pour la construction de monuments, et les espaces laissés par l’excavation des pierres étaient irrémédiablement mis à profit. Les exemples ne manquent pas si vous suivez la Loire, avec les municipalités de Montsoreau, de Turquant, de Rochemenier ou encore de Doué-en-Anjou. On peut également citer le château de Brézé puisque l’édifice visible en surface est littéralement construit sur un autre château qui, lui, avait été creusé dans le sol.
Anjou et Touraine ont cette spécificité d’avoir su garder ce patrimoine ancestral de l’habitat troglodytique. Ces sites attisent la curiosité et surtout attirent les touristes du monde entier.
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